M. Macron révèle que des militaires français contribuent à la « réassurance » de l’Arabie Saoudite, via la TF Jaguar

Le mois dernier, le quotidien Le Figaro [édition du 21 décembre] a publié un article intitulé « Coup de froid entre la France et l’Arabie Saoudite. » Et de citer les contentieux en cours entre les deux pays.

Ainsi, Riyad reprocherait de ne plus recevoir de ministres français depuis l’assassinat du journaliste Jamal Kashoggi et aurait pris ombrage des initiatives prises par le président Macron à l’égard de l’Iran. Côté français, on s’impatienterait du peu d’empressement des Saoudiens à honorer leur engagement de financer la Force conjointe du G5 Sahel. « La France n’est plus sur les radars saoudiens », a confié un « fin connaisseur » des relations franco-saoudiennes au journal.

Pourtant, le président Macron et la ministre des Armées, Florence Parly, ont toujours répondu aux critiques adressées à la France pour ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite… Et mieux encore.

Lors de ses voeux aux Armées, ce 16 janvier, sur la base aérienne d’Orléans-Bricy, M. Macron a lâché une phrase étonnante. « Dans la péninsule arabique, et dans le Golfe arabo-persique, où les tensions montent, nous avons déployé en un temps record la task force Jaguar, qui contribue à la réassurance du royaume saoudien », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Par les initiatives que nous menons avec nos partenaires européens, nous renforçons la sécurité maritime dans cette région stratégique pour nous. »

Or, le ministère des Armées n’a jamais annoncé le déploiement de cette TF Jaguar en Arabie Saoudite. Et les points de situation publiés chaque semaine par l’État-major des armées ne l’a jamais évoqué.

Or, l’article 35 de la Constitution précise que le « gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. » Et d’ajouter : « Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort. »

A priori, le Parlement n’a pas été informé de ce déploiement de militaires français en Arabie Saoudite. Cela étant, au regard de l’attaque de deux sites pétroliers saoudiens en septembre dernier, on peut supposer que les moyens concernés sont des systèmes radar, voire de défense aérienne SAMP/T « Mamba. » Combien, si tel est le cas, ont été envoyés dans le royaume saoudien? Mystère.

En tout cas, le président Macron avait « fermement condamné attaques ayant visé des sites pétroliers à Abqaiq et Khurai » et assuré le prince Salmane de « la solidarité de la France avec l’Arabie saoudite et sa population » et « réaffirmé l’engagement de la France en faveur de la sécurité de l’Arabie saoudite et de la stabilité de la région. »

Côté saoudien, il est compliqué d’obtenir des précisions sur cette le déploiement de cette Task Force Jaguar dans le royaume… Si ce n’est que, ce 16 janvier, l’état-major saoudien a communiqué sur l’exercice de planification opérationnelle « Gold Sword TTX », lequel va mobiliser des militaires français pendant près de deux semaines.

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