Avec le CAPS, l’US Army innove pour améliorer la protection auditive de ses chiens de combat

En avril, il avait été fait grand cas de Ice, un magnifique berger malinois du Commando Parachutiste de l’Air n°10 [CPA 10] pour sa conduite « exceptionnelle » au Mali, laquelle lui valut de remprter le trophée du « chien d’intervention » lors d’une cérémonie organisée à l’Hôtel de ville de Paris.

Ainsi, dans une obscurité totale, qui plus est compliquée par un nuage de sable soulevée par les pales d’un hélicoptère [rendant ainsi les jumelles de vision nocturne inefficaces], Ice avait pu repérer et immobiliser un chef de groupe jihadiste afin de permettre sa capture par les commandos de l’Air.

Cet épisode montre l’apport que peuvent apporter les chiens de combat aux opérations spéciales. Ce qui a été encore illustré par le rôle qu’a tenu « Conan », un berger malinois de la Delta Force américaines, lors de l’élimination d’Abu Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique, en octobre.

Outre leur capacité à immobiliser un adversaire, les chiens peuvent aussi utiles pour détecter les explosifs. Et d’autres modes opératoires sont à l’étude, comme déposer des capteurs dans un bâtiment, par exemple. Mais, pour cela, encore faut-il qu’ils puissent disposer de toutes leurs facultés, notamment auditives. Et ces dernières sont particulièrement développées pour percevoir des sons inaudibles à l’oreille humaine. Ce qui fait qu’elles sont aussi fragiles.

Or, un chien de combat évolue dans un environnement pouvant être, par exemple, troublé par le bruit des turbines d’hélicoptères. Les tirs et les explosions sont également de nature à dégrader l’audition. Et si les humains peuvent porter des protections auditives, ce n’est pas le cas des chiens. Ou, du moins, celles qui peuvent exister ne sont pas efficaces.

D’où les travaux réalisés par l’Army Research Laboratory, en collaboration avec la société Zeteo Tech et le concours du Dr Peter Schiefele, directeur exécutif du laboratoire d’acoustique animale Fetchlab et par ailleurs officier de marine en retraite.

Ainsi, ces recherches ont permis le développement du Canine Auditory Protection System [CAPS]. Se présentant sous la forme d’une sorte d’écharpe tube que l’on place autour de la tête du chien, il s’agit d’un dispositif de 2,5 cm d’épaisseur, fabriqué avec des matériaux absorbants acoustiques légers, permettant de filtrer les sons indésirables.

Contrairement aux protections auditives canines traditionnelles, le CAPS est flexible, c’est à dire qu’il épouse parfaitement la forme de la tête du chien qu’il doit équiper. L’étanchéité est ainsi optimale. De même que la protection audititive.

« Même un court vol en hélicoptère peut affecter l’audition d’un chien, entraînant une baisse des performances et une incapacité à entendre les ordres de son maître, ce qui peut entraver la mission », a expliqué Stephen Lee, un chercheur de l’Army Research Laboratory.

Aussi, et outre une meilleure protection auditive, le CAPS « augmentera la capacité des chiens à travailler dans un large éventail d’environnements, en relation avec les soldats et les systèmes autonomes », a conclu M. Lee.

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