Le Service de Santé des Armées disposera de VAB sanitaires modernisés pour les opérations extérieures

Depuis 1976, le Service de Santé des Armées [SSA] utilise des Véhicules de l’avant blindé [VAB] en version sanitaire [VABSAN]. Au moment de l’entrée en service de ces derniers, il était envisagé un conflit symétrique devant se dérouler dans une zone géographique définie [en Allemagne, ndlr]. Et les soins basiques délivrés aux blessés, que l’on attendait nombreux, devaient se faire à bord d’un VABSAN par des auxiliaires sanitaires. La durée du transport vers des antennes médicales situées « à l’arrière » ne devait pas excéder 15 km.

Avec les engagements en Afghanistan, puis au Mal, la doctrine du SSA a évolué [elle avait en réalité commencé à évoluer depuis le début des années 1980, avec le RETEX du conflit aux Malouines, ndlr]. Les menaces aussi… contrairement aux VABSAN.

« Le VAB a connu plusieurs modifications en 1998 : boîte automatique, suspensions ou surblindage. Le conflit afghan conduisit à améliorer significativement la protection contre les IED [engins explosifs improvisés, ndlr], avec la création d’une version ULTIMA pesant 17 tonnes, soit 4 tonnes de plus que la version initiale. Ces évolutions n’ont cependant concerné que les véhicules destinés à l’infanterie et au génie », rappelle un article de la revue « Médecine et armées », parue en 2018 [.pdf].

Le renouvellement des blindés de l’armée de Terre, via le programme SCORPION, permettra au Service de santé des Armées de disposer de nouveaux véhicules, notamment des Griffon et des Serval. Mais cela ne se fera pas dans l’immédiat, le premier Griffon médicalisé étant attendu en 2023.

Aussi, pour répondre aux besoins les plus immédiats, en particulier sur les théâtres extérieurs, des solutions ponctuelles ont été trouvées, comme avec la médicalisation, au Mali, de Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] et de VAB Ultima, grâce à des kits sanitaires mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT] et le bureau emploi de la division opérations de la Direction centrale du SSA.

Et, dans l’attente du remplacement de l’ensemble des VAB, qui sera effectif en 2030, le SSA et l’armée de Terre ont lancé un programme de modernisation des VAB SAN. Il s’agit, explique l’article de « Médecine et armées », de porter les VAB au standard ULTIMA « en termes de protection, de motorisation, de freinage et de rangements additionnels. » Ce qui a donné le VAB SAN CIED.

C’est dans ce contexte que, la semaine passée, le SSA a indiqué qu’un prototype de la version « évolution contre-IED » [EVOL CIED] du VAB sanitaire lui avait été présenté quelques jours plus tôt par Arquus.

Ce prototype a demandé deux ans de travail au SSA, à l’armée de Terre, à la DGA et à ARQUUS.

« Les évolutions sont très nombreuses et apportent aux équipes soignantes comme aux patients un niveau de protection adapté à la menace tout en leur offrant une meilleure ergonomie de travail.. […] Plus qu’une amélioration de la protection, c’est une remise à niveau intégrale du compartiment médical qui a été opérée. Sièges anti-mine, interphonie, nouveau système porte brancard, électrification ou encore rangements complémentaires sont autant d’évolutions indispensables qui ont été implémentées sur cette version », explique le SSA.

Au total, 30 VAB sanitaires en version « EVOL CIED » seront livrés au SSA à partir de 2021. Ils rejoindront les 15 VABSAN CIED, dont les premiers exemplaires doivent être déployés au Sahel en 2020.

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