Textron dévoile le robot de combat Ripsaw M5

Dans son roman « Oussama « , publié en 2007, Norman Spinrad avait évoqué la place grandissante qu’occuperaient les robots de combats dans un avenir proche. Au regard de ceux qui ont été développés au cours de ces dernières années, on pourrait penser que nous sommes entrés dans l’ère décrite par l’écrivain américain, étant qu’il existe désormais des machines similaires à celles qu’il avait imaginées pour la surveillance des sites stratégiques sensibles.

Ainsi en est-il, pour ne prendre qu’une poignée d’exemples, du RoBattle qui, conçu par Israel Aerospace Industries, peut effectuer des missions autonomes de renseignement, de surveillance et de protection, ou encore du Guardium, développé pour effectuer des tâches similaires.

À l’occasion de l’édition 2019 du salon de l’Association of the United States Army [AUSA], Textron, via sa nouvelle filiale Howe and Howe Technologies, a dévoilé le Ripsaw M5, un robot chenillé affichant une masse de l’ordre d’une dizaine de tonnes.

Partant du constat que les blindés ne cessaient de prendre de la masse, ce qui les rend toujours plus coûteux à entretenir et plus difficiles à manoeuvrer, l’US Army souhaite pouvoir disposer de nouveaux véhicules pouvant avoir, par exemple, la même puissance de feu qu’un char Abrams mais avec 30 à 40 tonnes en moins.

Dans le cadre de son programme NGCV CFT [Next-Generation Combat Vehicle Cross-Functional Team], l’US Army a l’intention de se doter de trois classes de robots de combat [légers, moyens, lourds]. Pour 2020, elle a demandé une enveloppe de 160 millions de dollars pour financer des recherches et des expérimentations à cette fin.

Quant au Ripsaw M5, il ne répond pas encore à une fiche programme de l’US Army. Pour le moment, du moins.

Modulaire, avec une tourelle pouvant être armée et configurée au gré des circonstances, il a été conçu pour mener à bien plusieurs types de missions, allant de la protection de convois à la surveillance d’un périmètre, en passant par le déminage et… le contrôle des foules, grâce à des dispositifs non létaux, comme des balles en caoutchouc et des munitions de type MCCM [Modular crowd control munition].

Prévu pour être autonome en fonction des missions, ce robot, capable de rouler à plus de 60 km/h, est évidemment bardé de capteurs, afin de pouvoir lui donner [ainsi qu’à son opérateur] une « conscience de la situation » sur 360°. Mais son orginalité réside dans sa capacité à emporter… d’autres robots.

En effet, le Ripsaw M5 pourra mettre en oeuvre le Skyraider, un drone quadricoptère captif qui permettra de fournir des images du champ de bataille en haute résolution, de jour comme de nuit. Cet appareil est fourni par FLiR Systems, tout comme le mini-robot terrestre dont il sera doté. Ce dernier, très mobile et pouvant manipuler des objets, entrera en piste quand il s’agira de mener des reconnaissances dans des endroits difficiles d’accès ou pour neutraliser des explosifs.

« Le champ de bataille est plein d’endroits vraiment terribles où les humains ont à effectuer des tâches qu’ils ne devraient pas être obligés de faire. Mais aujourd’hui, grâce aux avancées technologiques, nos véhicules robotisés peuvent voir ce qui se passe, détecter des agents chimiques, tirer sur l’ennemi… et faire équipe avec des humains pour déterminer le meilleur plan d’action », a récemment expliqué le général Ross Coffman, le directeur du programme NGCV-CFT, cité par Task & Purpose.

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