L’Italie envoie six avions F-35A en Islande pour une mission menée dans le cadre de l’Otan

Le ministère italien de la Défense l’assure, via un communiqué publié le 27 septembre : l’Aeronautica Militare est la première force aérienne à engager un avion de combat de 5e génération dans une mission de l’Otan, en l’occurrence celle appelée « Icelandic Air Policing » qui, comme son nom l’indique, consiste à assurer la protection de l’espace aérien islandais.

En effet, la veille, six F-35A du 13e Gruppo [escadron], relevant de la 32e escadre d’Amendola, étaient arrivés à Keflavik, où ils resteront jusqu’à la fin du mois d’octobre. Durant leur vol vers l’Islande, ils ont été accompagnés par un C-130J Hercules, un avion ravitailleur KC-767 et un appareil de patrouille maritime P-72.

« Après avoir effectué des vols de familiarisation et obtenu la certification pour cette mission, le détachement italien protégera l’espace aérien » islandais pendant trois semaines, a précisé le Commandement aérien allié de l’Otan [Allied Air Command], basé à Ramstein [Allemagne].

Les F-35A de la 32e escadre font officiellement partie du dispositif italien de défense aérienne depuis mars 2018, après avoir obtenu une première capacité opérationnelle initiale [IOC] dans le domaine air-air, avec notamment le missile AIM-120 AMRAAM [missile air-air de moyenne portée avancé].

Ce n’est qu’en novembre dernier qu’une IOC complète pour ces mêmes appareils atteignirent fut prononcée, ce qui fit de l’Italie le premier client premier pays européen doté de F-35 à franchir cette étape.

Cela étant, le F-35A n’a pas été conçu par Lockheed-Martin pour être un avion de supériorité aérienne… Et si les appareils du 13e Gruppo sont furtifs, cela ne leur sera d’aucune utilité pour la mission qui leur a été assignée dans la mesure où, le cas échéant, ils devront s’approcher d’un avion suspect afin de l’identifier. En outre, s’ils emportent leurs missiles en soute, il leur sera compliqué de faire connaître leurs intentions à un intrus.

Quoi qu’il en soit, il s’agit de la cinquième participation de l’Italie à la protection de l’espace aérien de l’Islande qui, comme d’autres pays de l’Otan [États baltes, Slovénie, Albanie, Luxembourg] est dépourvue d’aviation de combat. Jusqu’à présent, l’Aeronautica Militare avait eu recours à ses Eurofighter Typhoon.

De par sa position géographique, l’Islande a retrouvé l’importance stratégique qui était la sienne jusqu’à la fin de la Guerre Froide, notamment depuis 2014 et les tensions nées de l’annexion de la Crimée par la Russie, laquelle a par ailleurs renforcé sa posture militaire dans la région du Grand Nord.

Ainsi, l’Otan a reactivé un commandement destiné à protéger les routes de communication maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe tandis que les États-Unis en ont fait de même avec la 2e Flotte de l’US Navy. En outre, des avions de patrouille maritime P-8 Poseidon ont été déployés en Islande, où a également été installé un « Forward arming and refueling point » [dépôt avancé visant à approvisionner un avion en munitions et en carburant], comme l’a montré un récent exercice conduit par des bombardiers B-2 Spirit.

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