Bourget : ARQUUS présente les évolutions du Scarabée, conçu pour succéder au Véhicule blindé léger

En juin 2018, lors d’Eurosatory, le salon de l’armement terrestre, le groupe français ARQUUS [ex-Renault Trucks Defense] avait dévoilé le Scarabée, son nouveau véhicule conçu pour les missions de reconnaissance, d’aide à l’engagement et d’appui au contact ou dans la profondeur. Et cela, en vue du programme VBAE [Véhicule blindé d’aide à l’engagement] qu’espère lancer l’armée de Terre d’ici 2025 afin de remplacer ses actuels Véhicules blindés légers [VBL].

Un an plus tard, l’industriel a profité du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget pour exposer à nouveau le Scarabée. Le rapport entre ce véhicule destiné à l’armée de Terre et l’aviation est, au premier abord, loin d’être évident. Mais comme l’explique ARQUUS, cette présentation se fait dans le cadre de « ses travaux relatifs à l’aérotransport ».

« Successeur du VBL et héritier des véhicules blindés Panhard, il s’agit d’un concept offrant des innovations d’avant-garde et une performance inégalée », avait seulement indiqué ARQUUS l’an passé. Cette fois, l’industriel a donné plus de détails sur son Scarabée, « développé dans des délais très courts par une équipe dédiée d’experts », en partenariat « avec des PME et Start-up françaises. »

Première innovation de nature à « révolutionner les standards actuels de mobilité et de motorisation » pour les véhicules militaires, le Scarabée est un engin « nativement hybride », c’est à dire qu’il dispose d’une motorisation à la fois thermique [moteur de 300 ch] et électrique [développant 103 ch avec deux batteries pouvant récupérer de l’énergie lors des freinages]. Ce qui autorise des modes d’action différents selon le profil des missions.

« L’hybridation du véhicule permet un usage en mode boost combinant les moteurs thermique et électrique, et un usage en tout électrique. Ce mode furtif du Scarabée permet une approche sans signature thermique ou acoustique, ou une veille silencieuse longue durée », explique en effet ARQUUS.

La maintenace de ce véhicule sera facilitée, assure son constructeur, grâce à une architecture reposant sur « treillis facilement déposable pour les interventions lourdes » et permettant un accès rapide à l’ensemble des composants.

L’époque étant au combat collaboratif, le Scarabée aura évidemment des arguments à faire valoir dans ce domaine. « Son aménagement intérieur, conçu pour embarquer 4 personnes, est prévu pour permettre une communication optimale entre les membres de l’équipage, renforcée par le système de vétronique Battlenet. Le pilote, installé en position centrale, bénéficie d’une vision directe à près de 270° », précise l’industriel.

Autre particularité de ce véhicule : sa maniabilité. En effet, grâce à deux directions indépendantes l’une de l’autre [le train arrière étant dirigé avec un joystick], il présente un rayon de braquage inférieur à 5 mètres… pour une masse de près de 8 tonnes [dont deux de charge utile]. Ce dispostif lui offre une « mobilité extrême en zone urbaine lors de combats sur périmètres encombrés » et lui permet de « rouler en crabe et de faire un braquage inversé, permettant ainsi un demi-tour instantané inédit. »

S’agissant de son niveau de protection, et grâce à des matériaux composites et à de nouveaux procédés d’assemblage, le Scarabée est « doté d’une protection balistique et anti-mines évolutive en fonction du profil de mission. » Niveau armement et équipements, il pourra embarquer différents systèmes tels que des tourelleaux multi-rôles, un canon multicalibre, une caméra RGL, des lanceurs MMP (ou MILAN), des systèmes de lutte anti-drones, un radar… À noter qu’ARQUUS songe à lui ajouter une remorque robotisée – donc pouvant être utilisée comme une « mule » indépendante – capable de transporter jusqu’à 4 tonnes de plus.

Avec son gabarit « très compact » [à l’instar du VB2L], le Scarabée est aérotransportable [C-130, A400M et hélicoptère Chinook] et aérolargable. « Il est compatible avec la plateforme LTCO12. Dans cette configuration, il peut être prêt au combat sous 15 minutes, selon les exigences en vigueur », assure ARQUUS.

Sur ce point, l’industriel explique les portes latérales coulissantes dont est doté le Scarabée autorisent une « une continuité d’accès lors de l’aérotransport, augmentant ainsi la rapidité de projection par la finalisation de l’aménagement du véhicule directement dans l’aéronef. »

Enfin, le Scarabée est évidemment en mesure de mener des missions de posé d’assaut, « avec personnels embarqués et armes engagées selon les standards, permettant la sécurisation de points stratégiques. » Et ARQUUS d’insister : « les standards, permettant la sécurisation de points stratégiques. Il peut ainsi assurer la prise de positions avancées, et la sécurisation de pistes d’atterrissage, en avant des unités aéroportées. Grâce à sa mobilité, il peut également garantir la sécurité des arrières ou des flancs. »

Photos : ARQUUS

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