L’Otan et la Russie se jaugent dans l’espace aérien du nord de l’Europe
La semaine passée, les six bombardiers B-52H Stratofortress du 2nd Bomb Wing déployés sur la base aérienne de Fairford [Royaume-Uni] par l’US Air Force n’ont pas chômé. Le 26 mars, deux d’entre-eux ont effectué des vols en Islande, en vue d’un entraînement avec les Eurofighter Typhoon italiens qui assurent actuellement la police du ciel de ce pays dans le cadre de l’Otan. Durant leur séjour islandais, ces deux appareils ont également assuré des « simulations de frappes au sol ».
Puis, deux jours plus tard, cinq B-52H ont survolé la mer de Norvège, dans le cadre d’un exercice avec des avions F-16 norvégiens. Dans un communiqué, l’US Air Force a fait valoir que ce type d’entraînement avec des alliés de l’Otan « améliore les capacités et la préparation » de l’Alliance. Le lendemain, l’un des six bombardiers américain a effectué une mission aux Pays-Bas et en Islande après depuis la base de Fairford.
Et dans chacun de ses communiqués, l’US Air Force précise que de tels vols permettent aux équipages de B-52H de « familiariser avec le théâtre des opérations et de démontrer l’engagement des États-Unis envers leurs alliés et leurs partenaires. »
Les ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense n’ont officiellement pas réagi à l’entraînement des 5 B-52H en mer de Norvège. Pour autant, rapporte Defence Blog, des sources militaires russes ont affirmé, via Telegram, que la mission des bombardiers américains avaient consisté à simuler des frappes contre Saint-Petersbourg et Moscou depuis la mer de Norvège.
Pour rappel, les B-52H Stratofortress, qui ont une capacité nucléaire, peuvent emporter des missiles de croisière AGM-158A/B JASSM/-ER et AGM-86 C/D.
Le 21 mars, les autorités russes avaient estimé que les vols de ces B-52H en Europe généraient des « tensions supplémentaires » et qu’ils ne contribuaient pas à établir un « climat de sécurité et de stabilité dans la région qui jouxte directement les frontières de la Russie. »
Cela étant, quelques heures après la mission norvégiennes des B-52H Stratofortress, le ministère russe de la Défense a indiqué que deux bombardiers stratégiques Tu-160 « Blackjack », escortés par des chasseurs MiG-31, venaient d’effectuer un « vol planifié » de 13 heures au-dessus des mers de Barents, de Norvège et du Nord. Et cela, a-t-il assuté, « en stricte conformité avec les règles internationales. »
Et de préciser que « des chasseurs F-16 de la force aérienne danoise, et des Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force britannique, ont escorté les avions russes à certaines étapes du vol. »
Les bombardiers stratégiques russes effectuent régulièrement de telles missions en Europe. En septembre 2018, une formation plus importante, composée de Tu-160 « Blackjack », de Tu-95 « Bear », de Mig-31 et de plusieurs avions ravitailleurs, avaient été surveillées de près par les forces aériennes de l’Otan. Ce qui motiva un « alpha scramble » pour une patrouille de Rafale en alerte à Saint-Dizier, afin d’anticiper un possible changement de cap des avions russes vers l’espace aérien français. A priori, il s’est produit la même chose le 29 mars.
Depuis l’automne dernier, le contexte a évolué, avec la fin annoncée du Traité sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI], dont les dispositions auraient été violées par la Russie, à en croire les accusations portées par les États-Unis et l’Otan.
Pour faire face à ce nouvelle situation, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait expliqué, en février, que les Alliés disposaient « d’un large éventail d’options, conventionnelles et autres » pour faire face à la Russie.
Photos : 1/ B-52H survolant la mer de Norvège (c) 1ère classe Tessa B. Corrick, US Air Force 2/ Tu-160 « Blackjack » (c) Royal Air Force
Bandes de gosses qui s’emmerdent dans leur cour de récrée
+1 La guerre des boutons
C’est cela en effet …
Une photo de B-52 en formation avec un Tu-160 ça aurait de la gueule!
À force ils vont bien finir par se croiser!!
😉
Bonjour,
Que pensez-vous de l’émission « le dessous des cartes » d’Arte (format court de quelques minutes)?
https://youtu.be/AwqlEt5CuMw
https://youtu.be/ORDhv4vuJGw
https://youtu.be/_TBOW2I_BYU
https://youtu.be/_cQiG6h4DLw
Moi en guise de réciprocité j’enverrai régulièrement les TU-160 faire des ronds au dessus du golfe du Mexique, juste pour voir les têtes du Donald de John et Mike. Ça serai pas triste.
Alaska et Californie ça vous va? Parce que c’est le cas!
« les autorités russes avaient estimé que les vols de ces B-52H en Europe généraient des « tensions supplémentaires » et qu’ils ne contribuaient pas à établir un « climat de sécurité et de stabilité dans la région »
C’est l’hôpital qui se moque de la charité !
Si vous êtes honnêtes, vous diriez que les Américains et les British en font de même en mettant en avant les tensions engendrées par les vols d’appareils russes proches de la Californie, l’Alaska, les îles britanniques…
Bref, les 2 jouent exactement au même jeu dangereux. Je ne serais par surpris que les sous marins jouent au chat et à la souris.
Il n’y en a pas un qui me semble mieux que l’autre concernant l’utilisation des bombardiers pour intimider l’adversaire…
La différence, et elle est de taille, c’est que nous ne somment pas près d’entrer en guerre avec les USA ou l’UK. Par contre avec les popofs ca risque de tourner au vinaigre très vite avec une tête brulée comme Putin. Choisis ton camps camarade ! Mais j’ai l’impression que c’est déjà fait.
La différence entre vous et moi, c’est que vous regardez cette question d’un point de vue franco-français. Et moi je regarde ces agissements d’un point de vue global, sachant que si une guerre éclate entre un membre de l’OTAN et la Russie, les chances qu’aucune bombe nucléaire ne soit utilisée sont plutôt faibles…
…
Et le problème de ces jeux de « provocations » ou plutôt de test de temps de réaction, de comportement,…. c’est qu’un jour, un accident pourrait se produire et dégénérer. Si il n’y a pas de provocation, ce genre d’événement est improbable.
Le jet espagnol qui avait tiré un missile au dessus de l’Estonie est le genre d’événement qui peut ressembler à une attaque.
…
Bref, je n’ai pas à choisir de camp, si ce n’est celui de la personne qui trouve que leur jeu est ridicule, et qu’ils arrêtent de prendre en otage le reste du monde à cause de leurs problèmes d’égo…
Comme on dit, c’est dans les vieilles casseroles que l’on fait les meilleures soupes…..
Ce sacré B52 est septuagénaire et a déjà enterré bon nombre de ses successeurs…..Et comme les ricains prévoit de le maintenir en vol jusqu’à 2050 cela lui fera 95 ans de carrière opérationnelle !!! Cela me laisse réveur quand je démarre ma Renault …..
Je ne parle même pas de la MCO ridicule ni du taux de disponibilité qui doivent faire baver d’envie tous ceux qui pleurent de rage devant leur F35, ou NH90 cloués au sol ou en maintenance chez le fabricant pour 18 mois.
Bref comme disais M.dassault, si un avion est beau, il volera bien.
Bon, et puis avec 750 appareils construit, entretenir une centaine de B52 H ne doit pas trop poser de problèmes de pièces détachées….
enfin, beau, hum, son surnom, c’est le BUFF Big Ugly Fat Fucker !
il ne dois pas y rester grand chose d’origine à part le revêtement de la cellule (carrosserie en aviation )
Certes mais il a tellement évolué que presque tout a déjà été remplacé… Donc oui, une structure bien maintenue peut tenir longtemps.
Mais le rôle d’un bombardier lourd n’est pas le même que celui d’un chasseur.
Les efforts qui s’exercent sur un bombardier de ce type sont à peine plus importants que sur un avion de ligne. Contrairement à un avion de ligne, les vols sont longs, et les décollages / atterrissages sont moins fréquents. Et comme les cycles de charge / décharge sont les causes principales du phénomène de fatigue, il n’est pas étonnant de voir des appareils aussi âgés voler.
Et aujourd’hui, le B52 est le bombardier américain le plus vulnérable. Certes, il est utile dans ce contexte de guerre asymétrique. Il est aussi utile contre des nations ayant une défense aérienne et une chasse inexistante. Mais contre tout autres pays… Je ne vois pas son intérêt, du moins durant les premiers moments d’une opération militaire.
@ John
Lors des vols à basse altitude, cela doit tout de même secouer bien plus que sur un avion de ligne à son plafond … La structure même de l’avion a été renouvelée (tout ou partie, je ne sais pas).
Le B52 est un avion stratégique : il doit en conséquence être estimé comme pas trop vulnérable lors d’une confrontation avec une grande puissance (vols à basse altitude pour échapper aux radars en approche et missiles de croisière à longue portée).
Par ailleurs, il faut bien considérer que la puissance aérienne des USA est colossale, par rapport à ses compétiteurs : colossale par rapport à l’aviation Russe (au moins en nombre), colossale par rapport à l’aviation chinoise (en regard de ses capacités technique et numériques et de son très faible armement nucléaire).
Oui, c’est sûr que c’est pas un avion de ligne…
Mais c’est loin d’être un chasseur au niveau des facteurs de charge. Et les cycles de charges – décharges me semblent beaucoup plus défavorable sur un avion de ligne (beaucoup plus de cycles par heure de vol).
Mais en gros, il n’y a rien d’étonnant quant au fait que ce type d’appareil ait une telle durabilité.
…
Concernant sa vulnérabilité, je me pose des questions. Alors oui, lorsqu’il s’agit de larguer des missiles de croisières, il peut être suffisamment « loin » de la défense de l’adversaire.
Mais malgré tout, je ne pense pas que ce soit le genre d’appareil suffisamment manÅ“uvrable pour voler à basse altitude sous les radars, sauf si la topographie est « facile ». Et donc, j’ai l’impression que l’appareil seul est très vulnérable face à un ennemi équipé de défense air-air et sol-air…
Lors de la première guerre du Golfe, le F117 semble avoir été utilisé dans les zones très défendues, là où d’autres appareils ne se rendaient pas. Sa furtivité aurait permis de détruire de défense anti aérienne sans trop de risque.
Bien évidemment, il faut être critique face à ces déclarations. Mais dans la mesure où après cet avion, seuls des avions furtifs ont été développés pour le bombardement et la chasse (je ne compte pas les modernisations), je pense que la Guerre du Golfe a « validé » la stratégie américaine.
…
Bref, tout ça pour dire que je ne suis pas persuadé que la suprématie américaine dans le ciel permette de défendre tous les appareils efficacement. Pour moi, la force principale des USA en ce moment, c’est la diversité de leur arsenal aérien.
…
Les drones, les A10 avec leur fameux canon et leur blindage protégeant idéalement les soldats au sol, les avions de génération 4, les F22, et la diversité de bombardiers….
Le B1 est selon moi utilisé pour le rôle que vous décrivez plus haut.
Certes le B-52 est un sympathique dinosaure. Certes ils ne tomberont (pas trop) en panne. Mais même évolué il n’est utilisable que lorsque les USA ont la maitrise totale du ciel ou lorsqu’il est suffisamment éloigné de l’action. Déjà au Vietnam il était apparent lors des opérations linebaker que le B-52 était une cible très appréciée des viets. Aujourd’hui plus qu’hier, pas de salut sans stealth (B-2, B-21, F-35) même pour des dinosaures choyés et bichonnés.
Son heure de gloire a été lors des débuts du SAC ou les USA se préparaient à se défendre contre les soviets. Comme le disait très poétiquement le Major Kong: Well, boys, I reckon this is it — nuclear combat toe to toe with the Roosskies.
Grosse partie de Go en cours… Qui aura le plus de territoire contrôlé gagnera à la fin de la partie ! Mais à la fin c’est toujours les américains qui bombardent le plus – et retournent à la maison avec le moins de dégâts…
Les avions qui ne volent pas vieillissent plus vite et tombent en panne plus souvent encore. Il n’y a donc rien d’anormal à ces « ronds en l’air ». Le respect des règles internationales s’impose, c’est tout. Quant aux escortes, cela fait sortir nos pilotes de permanence et leur évite la routine. Que du bon quoi! Pour ceux qui aiment les jeux de guerre c’est l’époque des missiles qui ne laisseraient pas beaucoup de chances à ces bombardiers, même plus de 400 km de leurs objectifs. Les temps changent depuis 1945…
@ werf
Les missiles de croisière furtifs AGM-129 ACM emportés par le B52 ont une portée de … 3700 Km.
Et comme les USA sont sortis du traité de limitation de ces missiles …
Si cette energie etait déployée a lutter pour la paix dans le monde
IL arrivera un moment ou les tensions entre ces grands loubards seraient telles qu’ils se lâcheront leurs saloperies en même temps. Ça s’appellera la troisième( dernière) guerre mondiale
question ; comment fait la russie pour posseder autant et de tels armement avec un budjet militaire guere superieur à celui de la France ????
Grâce à la propagande… 90% de leur armement est obsolète.
Imaginez que vous pouvez payer toute l’armée française + le complexe militaro-industriel avec des salaires qui ne représentent qu’une fraction des salaires actuels. Mais même avec cela la Russie semble être loin derrière les occidentaux et les écarts se creusent plus en plus. Par exemple, les Russes semblent avoir pas mal de problèmes avec leur sous-marins. Les projets Iasen et le boomer Boreï ne sont toujours pas construits en grands nombres, certainement à cause des problèmes techniques et/ou financiers. Les Américains n’ont pas ces problèmes avec leur Virginia class. Pour palier à ce déficit, les Russes construisent des sous-marins conventionnels de type 636.3 qui, eux aussi semblent être inférieurs techniquement aux constructions française ou allemande. Je pourrais citer également le rapport suédois sur la supposée infériorité du S400 sur lequel Laurent Lagneau a fait un article sur ce site il n’y a pas longtemps. Une grande partie de leur matériel est donc héritée du temps de l’URSS qui consacrait des sommes faramineuses pour le développement des armes.
Parce que vous ne prenez pas en compte le coût de la vie…
Regardez le budget russe, comparez le à son PIB en dollars. On est à 4.3 % du PIB.
…
Maintenant, même si ça reste une approximation, il faut regarder le PIB en PPA (parité de pouvoir d’achat). Le PIB en PPA permet de gommer la problématique du taux de change qui évolue (le PIB russe en dollars a chuté, alors que le PIB en roubles a été plutôt stable voir montant… quelle est la réalité?)… Le PIB en PPA permet aussi de prendre en compte les question de coût de la vie.
…
Pour les pays qui construisent leur propre armement, le coût de la vie national, ainsi que la monnaie nationale sont des éléments essentiels. Qu’on prenne le PIB nominal (donc les valeurs brutes converties en dollars à un instant t), ou le PIB en PPA, le pourcentage de celui-ci utilisé pour les forces armée est le même.
…
Russie:
– PIB nominal: 1576 milliards (2018)
– PIB en PPA: 4000 milliards (2018, dépend des estimations)
Donc en prenant en compte le coût de la vie, on peut estimer « grossièrement » le budget russe au budget américain, comme si les deux pays avaient la même monnaie et le même niveau de vie:
– budget nominal russe: 63.1milliards
– budget en prenant en compte la PPA: 63.1 * (4000/1576) = 160 milliards (équivalent en dollars)
…
En faisant le même calcul pour la France (pertinent car la France a son propre armement):
– budget nominal: 53.4 milliards de dollars
– PIB nominal: environ 2600 milliards
– PIB en PPA: environ 2900 milliards
– Dépenses militaires comparables: environ 60 milliards !
…
Donc maintenant, avec cette approche, certes imparfaite, mais probablement la « meilleure » possible en 5 minutes, la France a un budget qui est équivalent à 37.5 % du budget russe si on considère des éléments pertinents comme la différence de coût de la vie.
…
Construire en Russie coûte moins cher. Les soldats coûtent moins cher,…
parce-que ils payent leurs matériels dans leur monnaie et pas en euros ou en dollars
C’est très simple, ils n’achètent pas leurs équipements en dollars ou en euros. Leur monnaie est sous évaluée des 2 tiers. Si vous voulez avoir une idée de leur budget de la défense, multipliez-le par deux ou trois. On appelle cela la PPA (parité de pouvoir d’achat). Avec 1 dollar à Paris, vous avez un big mac. Avec le même dollar à Moscou, vous en aurez 3.
Après lecture de l’article de notre hôte, il apparaît que les B 52 n’ont pas déclenché de « scramble » côté russe… ce qui veut dire qu’ils sont restés dans les clous… contrairement au TU 160 qui eux ont declanchés une alerte et n’ont donc
« encore » pas respecté l’espace aérien de leurs voisins!!! Si l’OTAN faisait pareil, nos amis russes n’auraient pas assez d’avions pour intercepter les intrus!
Et franchement je me languis de voir deux rafale nuc frôler les frontières russes, chaque fois que nous sommes obligés de les intercepter/accompagner, je pense qu’ils comprendraient très vite que ce jeu est stupide et n’apporte rien. Et si nos partenaires européens faisaient pareil, les russes cesseraient très vite, ce qui serait bien pour les gens de la rue russe, parce que le vol de ces « concordsky » coûte une petite fortune.
Très bon article sur slate, au sujet de Poutine, sa baisse de popularité et les probabilité d’attaque d’un autre pays pour rehausser sa cote
https://www.slate.fr/story/175290/prochaine-cible-russie-poutine-pays-union-europeenne
Excellent papier en effet ! Trump n’aurait il pas été aidé à accéder au pouvoir suprême en échange de l’affaiblissement de l’OTAN ?
Perso je suis convaincu que le paradigme russe (école FSB) est de détruire l’Europe. Mieux vaut avoir les USA, la Chine et la Russie sans une Europe qui reste le parangon de la démocratie…
Tupolev Tu-160 ne vont ils pas faire des passages jusqu’au Golf de Gascogne ?