Les États-Unis vont réduire leurs effectifs militaires de 10% en Afrique

Le principe avait été adopté. Restait à en connaître l’ampleur. Ce qui est désormais chose faite. Ainsi, le 15 novembre, les États-Unis ont annoncé leur intention de réduire leurs effectifs militaires déployés dans différents pays africains d’environ 10% « au cours des prochaines années ». Actuellement, 7.200 soldats américains sont présents en Afrique, en particulier au Niger, à Djibouti et en Somalie.

« Nous allons réaligner nos ressources en contre-terrorisme et nos forces opérant en Afrique au cours des prochaines années pour garder une position compétitive à travers le monde », a en effet expliqué Candice Tresch, une porte-parole du Pentagone.

Cette mesure entre dans le cadre de la nouvelle stratégie américaine qui, publié au début de cette année, donne la priorité à la réponse à apporter aux « défis » posés par la Russie et la Chine, qualifiées de « puissances révisionnistes ». La lutte contre le terrorisme passera ainsi au second plan.

« En changeant la posture de nos forces, nous allons donner la priorité à la préparation au combat dans des conflits majeurs, ce qui nous rendra stratégiquement prévisibles pour nos alliés mais opérationnellement imprévisibles pour tous nos adversaire », avait expliqué James Mattis, le chef du Pentagone.

Pour autant, il n’est pas question pour Washington de ne plus s’intéresser au contre-terrorisme, dans la mesure où cette réduction d’effectifs ne devraient pas concerner des pays tels que la Somalie et Djibouti [qui occupe, par ailleurs, une place stratégique].

« Nous allons préserver une majorité de notre coopération sécuritaire, des partenariats et programmes en Afrique qui renforcent nos réseaux de partenaires et améliorent les capacités et les programmes en cours des partenaires », a expliqué Candice Tresch.

A priori, il s’agirait donc de revenir à la posture qu’avaient les forces américaines il y a une petite dizaine d’années, laquelle consistait à apporter un soutien aux armées africaines dans le domaine du contre-terrorisme via des formations et des entraînements conjoints [initiative Pan Sahel en 2002, puis partenariat trans-Sahara pour l’anti-terrorisme, TSCP, à partir de 2005, ndlr]. Ce qui n’a pas toujours été couronné de succès, notamment au Mali.

Selon toute vraisemblance, les forces spéciales présentes sur le continent africain seraient les principales concernées par cette réduction d’effectifs annoncée par le Pentagone. Un tel mouvement a été annoncé en août dernier par le général Thomas Waldhauser, le chef de l’US AFRICOM, le commandement militaire américain pour l’Afrique. À l’époque, il était question d’une réduction de 50% du nombre d’opérateurs engagés d’ici trois ans.

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