Des engins pilotés à distance ont remplacé des sapeurs pour ouvrir un itinéraire à des véhicules blindés

L’aide à l’engagement est une des missions assignées aux régiments de l’arme du Génie. Cela consiste à ouvrir une brèche dans une défense adverse (déminage par exemple) ou bien à permettre à des véhicules blindés de franchir un obstacle, comme un fossé antichar. Et cela, comme l’on peut s’en douter, est un travail très exposé pour les sapeurs.

D’où le projet « Robotic Complex Breach Concept », qui a fait l’objet d’une démonstration lors d’un exercice organisé le 2 avril à Grafenwoehr [Allemagne] avec des unités américaines et britanniques du Génie. Pour la première fois lors de manoeuvres, ce ne sont pas des sapeurs qui ont fait le travail mais des véhicules robotisés.

Ainsi, des véhicules Terrier, pilotés à distance par des sapeurs du 22nd Engineer Regiment de la British Army depuis des véhicules blindés Bradley et sous la couverture de chars M1A2 Abrams, ont déminé une zone, avant de combler ensuite un fossé anti-char .

Un M58 Wolf de l’US Army a également été sollicité. La particularité de cet engin est qu’il produit des écrans de fumée pour empêcher toute détection viselle et infrarouge.

Conçu par BAE Systems, avec le concours de Caterpillar, GKN et Corus, le Terrier est un excavateur de 30 tonnes pouvant être télécommandé à une distance de 1.000 mètres. La British Army dispose de 60 exemplaires.

« C’est une capacité que l’ennemi ne saura pas contrecarrer lorsque nous l’appliquerons. Ce type de technologie nous permet d’aller plus loin tout en préservant nos ressources », a expliqué le colonel Jesse Curry, commandant du 82e bataillon du génie de l’US Army.

« Nous avons fait ce qui n’avait jamais été fait auparavant. C’est un moment historique, un grand pas en avant pour l’armée et la robotique », s’est félicité le lieutenant américain Cody Rothschild, de la 2nd Armored Brigade Combat Team.

Par ailleurs, cet exercice a également été l’occasion d’utiliser les petits systèmes aériens sans pilote Puma, fournis par AeroVironment, pour collecter du renseignement, ainsi que des drones Instant Eye, conçus pour détecter la présence éventuelle d’armes chimiques.

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