Le Japon proteste contre l’incursion d’un sous-marin nucléaire chinois près des îles Senkaku

Depuis le début des années 2010, la dispute territoriale entre le Japon et la Chine au sujet des îles Senkaku a repris de la vigueur, l’Armée populaire de libération (APL) ayant multiplié les incursions dans les eaux de cet archipel nippon.

Et cela a donné lieu à des incidents sérieux, comme en 2013, quand le radar de contrôle de tir d’une frégate chinoise s’était « verrouillé » sur un navire d’escorte des Forces d’autodéfense japonaise, près de cet archipel. Plus récemment, une interception de Su-30 chinois par des F-15 nippons aurait pu tourner à la catastrophe, selon les versions (différentes) données par les protagonistes.

Le dernier incident en date a eu lieu le 11 janvier, quand une frégate et un sous-marin chinois ont été repérés à proximité de l’archipel contesté.

« Le sous-marin a été repéré jeudi dernier [11/01] en train de naviguer sous l’eau dans une zone contiguë aux eaux territoriales japonaises », a indiqué la chaîne de télévision nippone NHK.

Il a formellement été identifié comme étant un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de type 093 (classe Shang) quand il a fait surface, le lendemain, en haute mer, avec le pavillon chinois au vent.

« Le ministère [japonais] de la Défense a continué d’analyser et de tracer le navire, croyant qu’il s’agissait d’un sous-marin de la marine chinoise, car une frégate chinoise avait été repérée à proximité. Les fonctionnaires du ministère disent que le navire a continué de naviguer vers la Chine. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Shinsuke Sugiyama, a fortement protesté auprès de l’ambassadeur chinois Cheng Yonghua », a résumé NHK.

Le 15 janvier, le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, est revenu sur cette affaire devant des journalistes. « Envoyer un sous-marin en plongée près du territoire d’un autre pays va à l’encontre des règles internationales », a-t-il dit.

La présence d’un tel sous-marin dans l’environnement proche du Japon – c’est la première fois qu’un tel bâtiment a été observé près de l’archipel Senkaku – est surtout considérée comme une menace sérieuse par Tokyo, où l’on a souligné que le SNA chinois était en mesure de d’emporter des missiles de croisière CJ-10.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a dit ne pas être au courant des détails concernant ce sous-marin de type 093 envoyé près de l’archipel Senkaku. « Les îles Diaoyu (nom chinois de ces îlots) font partie du territoire souverain de la Chine », a-t-il seulement fait valoir.

Photo : Sous-marin de type 093 (archive)

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