Le Qatar et les Émirats arabes unis s’accusent mutuellement d’être à l’origine d’incidents aériens

Mis au ban des monarchies sunnites du Golfe arabo-persique (GAP) pour son soutien aux Frères musulmans et sa relation avec l’Iran et soumis à un blocus économique imposé par ces dernières, le Qatar a fait savoir, le 12 janvier, qu’il s’était plaint auprès des Nations unes d’une violation de son espace aérien par un avion de chasse des Émirats arabes unis.

Les détails de cet incident, qui aurait lieu le 21 décembre, ont été donnés par le cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, le chef de la diplomatie qatarie. Selon lui, un avion des Émirats (dont le type n’a pas été précisé) aurait ainsi « survolé la zone économique du Qatar » pendant une minute « sans autorisation. »

« L’incident constitue une violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Etat du Qatar, ainsi que des dispositions juridiques internationales », a-t-il ajouté.

Plus tard, la représentante du Qatar auprès des Nations unies, Sheikha Alia Ahmed bin Saif Al-Thani, a fait état d’une seconde violation présumée de l’espace aérien qatari par un avion militaire émirati, lequel se dirigeait vers Bahreïn, le 3 janvier.

Les Émirats arabes unis ont démenti la violation de l’espace aérien qatari par leurs avions de combat. « Nous travaillons pour répondre officiellement (à cette accusation) avec des preuves. Il s’agit d’une escalade et cela n’a pas de fondement », a indiqué Anwar Gargash, le ministre émirati des Affaires étrangères.

Mais l’affaire n’en est pas restée là. Alors qu’un membre de la famille royale qatarie, cheikh Abdullah ben Ali al-Thani, venait d’affirmer qu’il était retenu contre son gré à Abu Dhabi (ce qui a été démenti par les autorités émiraties), les Émirats ont à leur tour accusé le Qatar d’avoir « intercepté », le 15 janvier, deux de leurs avions commerciaux dans l’espace aérien international qui se dirigeaient vers Bahreïn.

Cet incident est une « menace flagrante pour la sécurité de l’aviation civile et une claire violation de la loi internationale », a fait savoir l’Autorité générale de l’aviation civile émiratie. « Il s’agissait d’un vol régulier qui disposait de tous les documents requis », a-t-elle ajouté au sujet du premier avion qui aurait été intercepté.

« Les affirmations selon lesquelles des avions de chasse qataris ont intercepté un avion civil des Emirats (sont) totalement fausses », a rétorqué Lulwa Al Khater, la porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères.

Le lieutenant-colonel Damien Pickart, porte-parole des forces aériennes de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale qui dispose d’une base importante au Qatar [al-Udeid, ndlr] et aux Émirats [al-Dhafra], a semblé donner raison à Doha, en affirmant ne pas avoir été informé d’incidents impliquant des avions commerciaux dans la région. » Mais, a-t-il précisé, « les forces américaines ne surveillent pas systématiquement les vols et les opérations » aériennes qataries.

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