La coalition anti-EI a cessé la surveillance du convoi de jihadistes parti du Liban avec l’accord du Hezbollah

Fin août, les membres de l’État islamique (EI ou Daesh) qui étaient installés à la frontière libanaise ont obtenu l’autorisation de quitter, avec leurs familles, les positions qu’ils occupaient pour prendre de la direction de la province de Deir ez-Zor, en Syrie, voire de l’Irak. Et cela, dans le cadre d’un accord passé avec le Hezbollah, la milice chiite soutenue par l’Iran.

Seulement, pour la coalition anti-EI dirigée par les États-Unis, le déplacement de ces jihadistes vers l’Irak est inacceptable.

« Les terroristes de l’EI doivent être tués sur le champ de bataille et non pas être (évacués) à bord de bus à travers la Syrie jusqu’à la frontière irakienne, sans le consentement de l’Irak. Notre coalition fera en sorte que ces terroristes ne puissent jamais entrer en Irak ou s’échapper de ce qui reste de leur ‘califat’ chancelant », a ainsi affirmé Brett McGurk, l’émissaire américain auprès de l’opération Inherent Resolve.

Et, pour empêcher le convoi de se diriger plus à l’est, la coalition a effectué des frappes aériennes afin de créer un « cratère » et détruire un « petit pont ». Puis, son porte-parole, le colonel Ryan Dillon, a assuré que les mouvements de ces jihadistes allaient être surveillés « en temps réel » et qu’un raid serait entrepris dès que les circonstances le permettront.

Finalement, cette surveillance en temps réel, assurée par des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), a pris fin le 8 septembre, à la demande des forces russes déployées en Syrie, via l’accord passé entre Moscou et Washington visant à définir les zones de « désescalade » (ou de « déconfliction ») pour éviter les incidents aériens.

Ainsi, le drone qui suivait le convoi en question (constitué de 11 bus) a été « déplacé » pour permettre aux forces russes de continuer l’offensive lancée dans la région de Deir ez-Zor, encore partiellement controlée par l’EI.

La surveillance de la coalition a cessé quand le convoi des jihadistes a été dépassé par les forces syriennes.

« Depuis le début de cette affaire le 29 août, nous faisons peser la responsabilité des bus et de leurs passagers sur le régime syrien, qui a négocié avec le Hezbollah un accord pour transporter les terroristes de l’EI en Irak », a résumé le général général Jon Braga, chef des opérations de la coalition.

« Le fait que les forces syriennes aient dépassé le convoi souligne la responsabilité de la Syrie sur les bus et les terroristes », a-t-il expliqué. « Comme toujours, nous ferons tout notre possible pour que les terroristes de l’EI ne franchissent pas la frontière de nos partenaires irakiens », a encore assuré le général Braga.

Par ailleurs, la situation de Deir ez-Zor risque de se compliquer davantage. Outre l’opération qu’y mènent les troupes syriennes avec l’appui aérien russe, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui réunissent des milices kurdes et des groupes arabes armés, ont, à leur tour lancé, une offensive dans l’est de cette province.

Les FDS ont ainsi progressé depuis les secteurs qu’elles tiennent au nord de la province de Deir ez-Zor, situés à la limite de celle de Hassaké.

« L’objectif est de libérer des zones contrôlées par l’EI dans le sud de la province de Hassaké, ainsi que dans l’est de la province de Deir Ezzor », a expliqué Ahmad Abou Khawla, chef du conseil militaire de Deir Ezzor, un groupe armé rattaché aux FDS.

« Nous diriger vers (la province) de Deir Ezzor est inévitable. […] Nous entamons la première étape, pour libérer les régions à l’est de l’Euphrate, dans la province de Deir Ezzor », a-t-il ajouté. « L’opération a commencé et nous avons progressé sur plusieurs kilomètres, grâce au soutien aérien de la coalition » anti-Ei, a encore affirmé Ahmad Abou Khawla, avant de préciser qu’il « n’y a pas de coordination avec le régime ou les Russes. »

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