Libye : Le maréchal Haftar affirme que les groupes jihadistes ont été chassés de Benghazi

Un peu plus de trois ans. C’est le temps qu’il aura fallu à l’Armée nationale libyenne (ANL), commandée par le maréchal Khalifa Haftar, pour venir à bout des organisations jihadistes présentes dans la ville de Benghazi qui, située dans l’est de la Libye, fut bastion de l’opposition au régime du colonel Kadhafi, avant de devenir un repaire terroriste.

« Après une lutte continue contre le terrorisme et ses agents, qui a duré plus de trois ans (…) nous vous annonçons la libération de Benghazi du terrorisme. Une libération totale », a en effet déclaré le maréchal Haftar, lors d’une allocution télévisée, le 5 juillet au soir, avant de rendre hommage « aux caravaes de martyrs » tués dans les combats. Et d’ajouter : « Benghazi rentre aujourd’hui dans une nouvelle ère de paix, de sécurité de réconciliation (…) et de reconstruction. »

Cela étant, l’issue de l’opération Karama (« Dignité »), lancée en mai 2014 par le maréchal Haftar et avec le soutien des Émirats arabes unis ainsi que celui l’Égypte (voire de la Russie et de la France), ne faisait aucun doute. Mais les derniers combats, concentrés sur un secteur de 3 km² dans les quartiers de Sabri et Souk al-Hout, ont duré plus longtemps que prévu, alors que, en février, le colonel Ahmed al-Mismari, porte-parole de l’ANL, assurait que l’offensive était quasiment terminée.

Comme un symbole, le dernier quartier à être repris par l’ANL aura été celui de Souk al-Hout, celui où commença la révolution libyenne le 2011. Cette victoire va donner encore plus de poids au maréchal Haftar, l’homme fort du gouvernement replié à al-Baïda, qui n’est plus reconnu par la communauté internationale depuis qu’un autre exécutif, dit d’union nationale (GNA) s’est installé à Tripoli sous l’égide des Nations unies.

Au cours de ces trois années de combat, l’ANL a notamment affronté les « Brigades de défense de Benghazi », formées à la suite d’un appel lancé par l’ex-mufti libyen al-Sadek al-Guaryani, ennemi juré du maréchal Haftar. Et aussi le conseil de la Choura de Benghazi, celui d’Ajdabya et de Derna, sans oublier les Brigades des révolutionnaires de Benghazi ou encore des combattants de l’État islamique et du groupe Ansar Asharia qui, proche d’al-Qaïda, a récemment annoncé sa dissolution.

Les pertes de l’ANL à Benghazi sont estimées à environ 5.200 hommes. En juillet 2016, trois sous-officiers du service action de la DGSE, en mission auprès des forces du maréchal Haftar, ont perdu la vie dans la chute de leur hélicoptère Mil Mi-35. Les Brigades de défense de Benghazi affirmeront plus tard avoir abattu ce dernier, avec un missile SA-7.

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