L’armée allemande se dote d’un commandement « Cyberespace et Information »

À en croire le ministère allemand de la Défense, les systèmes informatiques de la Bundeswehr auraient subi pas moins de 284.000 attaques au cours des neuf premières semaines de l’année.

Ce nombre peut sembler très élevé : il est en effet dix fois supérieur à celui des cyberattaques déjouées par les services du ministère français de la Défense en 2016. Ce qui laisse à penser que l’Allemagne est particulièrement exposée à ce type de menace.

Comme la France, avec le COM CYBER, dans la création a été annoncée par en décembre par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, la l’Allemagne avait fait part de son intention de se doter d’un Commandement Cyberespace et Information (KdoCIR) afin de coordonner les compétences de la Bundeswehr en matière de cyberdéfense.

La mise en place de ce nouveau commandement a été rapide puisqu’il doit être déclaré opérationnel à Bonn, ce 1er avril. Pour le moment, cet embryon de ce qui constituera, d’ici 2021, une « cyber-armée », compte seulement 260 personnels. Ses effectifs seront progressivement portés à 13.500 civils et militaires, ce qui, selon son chef, le général Ludwig Leinhos, « correspond à peu près » à ceux de la Deutsche Marine [16.252 marins au 1er février 2017, ndlr].

Le KdoCIR va réunir sous son autorité plusieurs unités spécialisées de la Bundeswehr, en particulier celles relevant de la guerre électronique (dont 4 Bataillon Elektronische Kampfführung) et des Transmissions (6 Führungsunterstützungsbataillon).

La mission principale du KdoCIR sera d’assurer la protection des réseaux informatiques de la Bundeswehr ainsi que celle de ses systèmes d’arme. Il devrait être en mesure de mener des actions offensives contre des infrastructures étrangères, à la condition toutefois d’avoir l’aval du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand], comme pour les interventions « classiques ».

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