L’Union européenne se dote d’un « embryon » de quartier général

Ce n’est pas le quartier général européen tel que l’imaginent de nombreux responsables politiques (hormis en Grande-Bretagne) mais c’est un début.

Ce 6 mars, les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne ont décidé de « mettre en place, à court terme, une capacité militaire de planification et de conduite au sein de l’état-major de l’Union européenne à Bruxelles, qui sera chargée, au niveau stratégique, de la planification et de la conduite opérationnelles de missions militaires à mandat non exécutif », selon le texte qu’ils ont adopté.

Ce quartier général embryonnaire (ou « capacité militaire de planification et de conduite » – MPCC – en jargon européen) doit permettre aux chefs des missions « non exécutives » actuellement conduites par l’UE de « se concentrer sur les activités propres à leur mission, avec un meilleur soutien fourni par Bruxelles. » Il sera commandé par le général finlandais Esa Pulkkinen, qui est l’actuel chef d’état-major européen.

En clair, seules sont concernées les missions actuellement en cours en Centrafrique (EUTM RCA), au Mali (EUTM Mali) et en Somalie. Les opérations « exécutives », comme Sophia (Méditerranée centrale), Atalanta (Corne de l’Afrique) et Althea (Bosnie-Herzégovine) continueront d’être commandées depuis des QG distincs installés dans les États membres.

En outre, cette MPCC travaillera « sous le contrôle politique et la direction stratégique du Comité politique et de sécurité (COPS) », c’est à dire des amabassadeurs des États membres de l’UE, et devra coopérer « étroitement » avec la capacité civile de planification et de conduite (CPCC), grâce à une cellule commune de coordination en matière de soutien. »

Cette cellule, explique le communiqué du Conseil européen, « pourra partager expertise, connaissances et meilleures pratiques sur des questions pertinentes pour les missions tant militaires que civiles, ainsi que des capacités lors du déploiement simultané de missions civiles et militaires dans la même zone, y compris une aide médicale ou des mesures de protection. »

« Depuis les années 1950 on a du mal à avancer dans le domaine de la défense, où l’UE a une histoire plutôt marquée par la division », a commenté Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ce QG embryonnaire sera « opérationnel dans les semaines à venir » et comptera « environ 30 personnes », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, Mme Mogherini a fait valoir qu’il « ne s’agit pas » de mettre sur pied « une armée européenne » mais que l’objectif est de chercher « une façon plus efficace de faire notre travail militaire. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]