La Chine prévient le Japon de ne pas « jouer avec le feu »

japon-20150428En juillet, la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye a estimé que les renvendications territoriales chinoises en mer de Chine méridionale n’avaient « aucun fondement juridique ». Pour autant, cette décision n’a en rien changé l’attitude de Pékin, qui prétend administrer la quasi-totalité de cette région stratégique à plus d’un titre.

Depuis plusieurs mois, Pékin aménage plusieurs récifs des archipels Spratleys et Paracels à des fins militaires, l’idée étant d’y disposer de capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone (Anti-Access/Area Denial ou A2/AD). Or, la mer de Chine méridionale étant essentielle pour le commerce maritime mondial, les États-Unis (mais aussi la France) entendent y garantir la liberté de navigation, en y envoyant régulièrement des navires et des avions de patrouille maritime.

Et des manoeuvres navales organisées par l’US Navy sont prévues prochainement dans cette zone. Récemment, le Japon, par la voix de sa ministre de la Défense, Tomomi Inada, a fait savoir qu’il y prendrait part. Et cela alors que Tokyo et Pékin ont un contentieux au sujet de l’archipel Senkaku [administré par le Japon mais revendiqué par la Chine, ndlr] et leur frontière maritime.

Aussi, à Pékin, on est vent debout contre cette participation nippone. Après avoir fait une démonstration de force en envoyant une formation de 40 avions militaires, dont des bombardiers H6K et des chasseurs Su-30, survoler le détroit de Miyako, large de 250 km environ, à la limite de l’espace aérien japonais, la Chine a haussé le ton, ce 29 septembre.

« Si le Japon veut mener des patrouilles communes ou des manoeuvres communes dans des eaux administrées par la Chine, cela reviendra à jouer avec le feu et les militaires chinois ne resteront pas les bras croisés », a lancé Yang Yujun, un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Et, selon lui, Tokyo aurait l’intention de « semer la pagaille en mer de Chine méridionale afin de tirer profit de la situation. »

Cet « avertissement » n’est pas une surprise. Peu après la décision de la CPA de La Haye, Pékin avait en effet menacé de réagir de manière « décisive » contre quiconque prendrait des « mesures provocatrices à l’encontre des intérêts de sécurité de la Chine. »

Quoi qu’il en soit, le gouvernement japonais ne devrait pas se laisser impressionner. Suite au survol du détroit de Miyako par les avions militaires chinois, Shinzo Abe, le Premier ministre nippon, s’est montré ferme, en affirmant que le Japon « ne tolérerait jamais aucune tentative unilatérale visant à modifier le statu quo » dans les eaux contestées.

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