Paris rappelle Moscou à l’ordre sur le choix de ses cibles en Syrie

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Lors de la rencontre entre les président Hollande et Poutine, à Moscou, le 26 novembre, un accord a été trouvé sur trois points : augmenter les échanges d’informations et de renseignements entre forces françaises, intensifier les frappes aériennes contre l’État islamique (EI ou Daesh) ainsi que contre les groupes terroristes et épargner les autres formations rebelles syriennes qui combattent l’organisation jihadiste.

Le dernier point était important dans la mesure où, comme l’ont répété le Premier ministre, Manuel Valls et le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l’occasion du vote sur la poursuite de l’engagement aérien française en Syrie, l’aviation russe ne vise pas prioritairement Daesh mais tous ceux qui combattent le régime de Bachar el-Assad.

« Nous allons donc prendre Poutine au mot », a confié, au Journal du Dimanche, un diplomate français. C’est à dire « vérifier sur le terrain que les Russes cessent de bombarder l’opposition avant d’aller plus loin dans le partage d’informations sur la suite des opérations. »

Le 27 novembre, au lendemain du déplacement de M. Hollande à Moscou, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a précisé que la président Poutine avait demandé une « carte des forces qui ne sont pas terroristes et qui combattent Daesh ». Et d’ajouter : « Il s’est engagé – dès lors que nous lui fournissons cette carte, ce que nous allons faire – à ne pas bombarder ceux-là, c’est très important ».

Est-ce que Moscou a reçu ou non cette carte? Quoi qu’il en soit, rien n’a changé dans les cibles de l’aviation russe en Syrie.

Ainsi, à la question de savoir si les frappes russes réalisées à la frontière turco-syriennes, une région peuplées de Turkmènes, sont « en ligne avec l’accord entre Paris et Moscou » qui prévoit de frapper seulement l’EI et les groupes jihadistes, le porte-parole du Quai d’Orsay, a répondu : « Il ne doit y avoir aucune équivoque possible quant aux objectifs poursuivis, qui doivent uniquement viser à la destruction de Daesh ».

Cela étant, les zones visées par l’aviation russe sont celles où le lieutenant-colonel Oleg Pechkov, l’un des deux membres de l’équipage du Su-24 « Fencer » abattu par un F-16 turc, a été mitraillé alors qu’il venait de s’éjecter de son appareil en flammes. Un acte formellement interdit par le droit des conflits armés.

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