Nouveaux affrontements près de l’aéroport de Bangui

Des tirs nourris d’armes automatiques ainsi que des explosions ont été entendus, ce 19 février, aux abords de l’aéroport M’Poko de Bangui, où des manifestants proches des milices anti-balaka ont érigé des barricades sur le principale axe menant à ce site pour empêcher les mouvements des forces françaises de l’opération Sangaris et de celles de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA).

De source militaire, les affrontements opposeraient des miliciens anti-balaka retranchés dans des quartiers proches de l’aéroport à des éléments de la MISCA. Ils ont provoqué un mouvement de panique parmi une centaine de personnes vivant dans un camp de réfugiés situé à proximité, ce qui a entraîné une intervention des soldats français pour les empêcher de venir se réfugier dans l’aérogare. Dans le même temps, environ 200 à 300 manifestants ont vivement protesté contre les opérations visant les anti-balakas menées par la force Sangaris et les troupes africaines.

La veille, des barricades avaient déjà été érigées sur le boulevard menant à l’aéroport M’Poko. Mais dès que les blindés français les enlevaient, elles étaient immédiatement ré-installées. Par ailleurs, au cours de la nuit, des tirs d’origine indéterminée ont également été entendu dans le quartier de Boy Rabe, fief des milices anti-balaka.

D’après Songokoua Yetinzapa, un réfugié du camp jouxtant l’aéroport dont le témoignage a été rapporté par Reuters, les affrontements ont commencé quand des soldats tchadiens escortant un « convoi de musulmans hors de la ville » ont été bloqués par des miliciens anti-balaka. Ce qu’un porte-parole de ces derniers a démenti en affirmant qu’il s’agissait de « défendre la population locale contre « les troupes tchadiennes » (ndlr, ce qui semble curieux puisqu’il avait été décidé de les redéployer dans une autre région centrafricaine, après plusieurs incidents dans lesquels elles furent impliquées, en décembre dernier).

Il n’y a pas qu’à Bangui où des accrochages entre miliciens anti-balaka et soldats de la MISCA ont lieu. Ainsi, le 15 février, des combats ont fait 11 tués dans le village de Cantonnier, frontalier avec le Cameroun.

Selon un communiqué publié par la MISCA, un convoi de civils escortés par des soldats de la forces panafricaine a essuyé des tirs, entraînant une riposte « en position de légitime défense dont le bilan est de 11 assaillants armés neutralisés et 12 civils légèrement blessés ». Et de préciser : « les anti-balaka, équipés d’arme à feu, ont attaqué les militaires de la Misca escortant le convoi, cependant que d’autres, également armés, tentaient de monter à bord pour commettre des exactions sur les civils à bord ».

Cela étant, des combattants de l’ex-Séléka, la coalition rebelle à dominante musulmane qui a pris le pouvoir en mars 2013 et qui s’est rendue coupable d’exactions à grande échelle sur les populations chrétiennes, ne sont pas en reste. Si une partie d’entre eux a été cantonnée, d’autres continuent leurs basses oeuvres.

Si l’on en croit Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des droits de l’homme, en mission à Bangui, des ex-Séléka ont mené 3 attaques à Bang, dans l’ouest du pays, le 13 février. Au moins 22 personnes ont été tués et des bâtiments administratifs et des lieux de culte ont été pillés. Selon certaines sources, les responsables seraient les hommes du chef de guerre tchadien Abdel Kader Baba Laddé, présents dans l’ouest de la Centrafrique depuis 2012.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]