Cohabitation difficile pour les militaires allemands en Turquie

A la demande d’Ankara, qui s’inquiétait alors d’un possible débordement du conflit syrien, l’Otan a déployé 6 batteries antimissiles Patriot PAC-3 afin d’assurer la protection du territoire turc face à la menace éventuelle d’une agression du régime de Bachar el-Assad.

Trois pays, à savoir les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Allemagne, ont accepté de participer à cette mission de l’Otan. C’est ainsi, depuis le début de cette année, 400 militaires de la Bundeswehr ont été envoyés à la frontière turco-syrienne pour mettre en eouvre deux batteries Patriot.

Seulement, il semblerait que ces derniers n’aient de très bonnes relations avec leurs homologues turcs, qu’ils sont pourtant venus appuyer. C’est du moins ce qu’avance un rapport du député Hellmut Königshaus (FDP), chargé d’assurer le respect des droits des soldats allemands dans le cadre de sa fonction de médiateur du Parlement auprès de la Bundeswehr.

Ainsi, d’après ce document, les militaires allemands sont logés dans des conditions d’hygiènes « déplorables » et l’intendance ne suit pas. Au point que certains d’entre eux ont pris des chambres d’hôtel compte tenu du très mauvais état des dortoirs. Et mieux vaut passer sur les installations sanitaires.

Les soldats Bundeswehr se sont également vus interdire de sortir le drapeau allemand à l’occasion d’une visite de leur ministre de tutelle, Thomas de Maizière, au prétexte que la caserne où ils sont logés est un territoire souverain turc.

Qui plus est, les provocations et les algarades seraient même quotidiennes, des soldats allemands ayant même failli en venir aux mains avec un général turc. Selon la Deutsche Welle, le commandant de la mission de la Bunsewehr en Turquie a confirmé, sur les ondes de la radios MDR, l’existence de « certains problèmes » tout en assurant que les autorités militaires turques « s’efforçait d’améliorer les choses. »

Seulement, ces dernières ont démenti les mauvaises relations avec le contingent allemand. Au plus ont-elle admis la restriction portant sur les drapeaux dans l’enceinte de la caserne.

A Berlin, tant du côté du gouvernement allemand que de l’opposition, l’on minimise. « Les traditions sont différentes. Les soldats s’engagent énergiquement et en bon partenariat sur place pour l’amélioration de leurs conditions et cela se fait pas à pas », a ainsi affirmé Thomas de Maizière.

« Ces conditions ne sont pas acceptables, cela ne devrait pas se produire. Mais quant une mission doit être effectuée du jour au lendemain et que se côtoient alors des cultures militaires très différentes, ce sont des choses auxquelles il faut s’attendre, cela peut se passer », a pour sa part estimé Sigmar Gabriel, le chef de l’opposition social-démocrate.

Encore un peu et les militaires allemands devront presque s’excuser de venir en aide à leurs homologues turcs… En fait, cette situation est très probablement liée aux relations tendues, depuis déjà quelques années, entre Berlin et Ankara, notamment au sujet de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Et ce n’est pas prêt de s’arranger, la chancelière allemande, Angela Merkel, ayant à nouveau récemment fait part de ses réverves à ce sujet.

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