Les députés rétablissent les crédits pour l’achat du drone Heron TP

La charge des sénateurs contre l’achat de drones MALE Heron TP de facture isréalienne mais « francisés » par Dassault Aviation a fait long feu, comme l’on pouvait d’ailleurs s’y attendre.

Les sénateurs ont en effet contesté le choix fait par le ministère de la Défense en faveur de l’offre soumise par Dassault Aviation et le constructeur israélien IAI en mettant en avant son coût trop élevé par rapport à la solution consistant à acquérir des MQ-9 Reaper, développés par l’entreprise américaine General Atomics.

En outre, l’argument selon lequel l’achat d’Heron TP francisé allait permettre à l’industrie française de rattraper son retard en matière de drones ne les avait pas convaincus, loin de là. D’autre part, l’armée de l’Air aurait souhaité disposer d’engins armés, ce que l’offre de Dassault ne garantit pas.

Du coup, le Sénat a supprimé 109 millions d’euros sur les 318 millions de crédits prévus dans le projet de Loi de Finances 2012 pour l’achat de drones, ce qui laissait juste de quoi acquérir des MQ-9 Reaper.

Et pour faire bonne mesure, quatre sénateurs appartenant à l’UMP et au PS, se sont fendus d’un article publié par le quotidien Le Monde pour expliquer les raisons de leur démarche.

Seulement, le dernier mot revient à l’Assemblée nationale, voire à une commission mixte paritaire si le Premier ministre le juge utile. Fervent partisan de la solution portée par Dassault Aviation, le député socialiste Jean-Claude Viollet, a ainsi déposé l’amendement n°57 dans le cadre de l’examen du projet de Loi de Finances 2012 afin de rétablir les crédits sabrés par ses collègues sénateurs.

« Le Gouvernement a fait le choix du projet présenté par Dassault aviation en partenariat avec IAI (Israel Aerospace Industries) qui permet de répondre au besoin opérationnel tout en positionnant favorablement nos industriels dans la perspective du partenariat franco-britannique pour le drone MALE, mais également pour le drone de combat » a expliqué le député Viollet dans l’amendement qu’il a déposé et qui a été adopté le 14 décembre.

« Ce faisant, elle constitue en l’état le choix le plus cohérent et raisonnable, seul à même de permettre le maintien de la base industrielle et technologique nécessaire à la préparation du prochain avion d’arme européen » a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Plus globalement, l’adoption de cet amendement, qui permettra de confirmer le choix initial du Gouvernement, marquera la volonté de notre Assemblée, au moment où notre pays est durement frappé par la crise, de préserver notre industrie et ses emplois, dans l’un des secteurs de hautes technologies, aux très forts enjeux stratégiques ».

Il reste désormais à espérer qu’IAI se montra plus coopératif avec Dassault Aviation qu’il ne l’a été avec EADS pour les drones Harfang.

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