Le Pérou veut remettre à niveau ses Mirage 2000

Les Etats sud-américains sont souvent secoués par des crises politiques internes. Mais l’histoire du continent est aussi marquée par des conflits inter-étatiques, en raison de différends territoriaux. Ainsi, de 1836 à 1839, le Chili prit les armes pour empêcher la création d’une confédération entre le Pérou et la Bolivie.

En 1874, un autre conflit, appelé guerre du Pacifique ou du « Salpêtre » éclata de nouveau entre les trois pays. Les hostilités prirent fin le 20 octobre 1883, avec le traité d’Ancon, dont les clauses étaient favorables à Santiago, soutenu par les Britanniques : le Chili récupérait en effet la région péruvienne de Tarapaca et privait la Bolivie de son unique accès à la mer, ce qui constitua une source de tensions entre les deux nations pendant le XXe siècle.

Pendant que la majeure de l’Europe était occupée par l’Allemagne nazie, le Pérou envahissaient une partie du territoire équatorien. Cette guerre s’acheva en 1942 avec le Traité de Rio, qui attribua la moitié du territoire de l’Equateur. Il faudra attendre 1998 pour le réglement définitif de ce conflit, après la guerre de Cenepa en 1995. Depuis, le Pérou a normalisé ses relations avec la plupart de ses voisins, notamment avec le Brésil et la Colombie.

En revanche, l’entente est plus difficile avec la Bolivie et le Venezuela, accusé d’ingérence dans les élections péruvienne de 2006. Dernier épisode en date : l’accord de l’asile politique par Lima à l’opposant venezuelien Manuel Rosales, ce qui a conduit Caracas a rappeler son ambassadeur. Les relations entre le Chili et le Pérou n’est pas toujours au beau fixe. En 2007, la publication d’une carte par le gouvernement péruvien revendiquant 35.000 km2 d’une zone côtière chilienne avait provoqué un tollé à Santiago.

Par ailleurs, le Pérou est aux prises avec un mouvement de guérilla marxiste, le Sentier Lumineux depuis 1980. Bien que les forces gouvernementales ont porté de rudes coups à ce mouvement, il n’en reste pas moins qu’il n’a pas totalement perdu sa capacité d’action, comme par exemple en octobre 2008, où une embuscade tendue par ses militants à un convoi militaire dans la province de Huancavelica a fait 14 tués et 17 blessés. En 2004, le nombre de victimes de cette guérilla a été estimé à 69.000. Quant à son coût économique, Lima l’évalue à 16 milliards de dollars.

Comme on le voit, le Pérou doit faire face à de multiples menaces. C’est ainsi que Lima consacre 1,3% de son PNB aux dépenses militaires (chiffre de 2003). Ses équipements ne sont pas des plus modernes : des blindés T55 de l’époque soviétique et des AMX-13 de conception française font encore partie de l’inventaire de son armée de Terre.

La flotte aérienne mis en oeuvre par la force aérienne péruvienne (FAP, Fuerza Aerea del Peru), est quant à elle hétéroclite, avec cependant une dominante de matériels russes, avec notamment des hélicoptères Mi-24/Mi-25 Hind, et des avions de combat SU-20, SU-22, SU-25 ainsi que des MiG-29 « Fulcrum », ces derniers ayant été acquis en 1996 auprès de la Biélorussie.

Pourtant, le Pérou est un ancien client du constructeur aéronautique français Dassault Aviation. Ce dernier avait même vendu, dans les années 1960, une douzaine de Mirage VP, qui furent d’ailleurs la vedette de plusieurs épisodes de la série les Chevaliers du Ciel.

En décembre 1982, le Pérou avait commandé à la France 24 Mirage 2000 P et 2 Mirage 2000 DP pour l’entraînement. Les deux premiers appareils furent livrés en juin 1985 sur la base de Mont-de-Marsan. Mais en raison de difficultés économiques, Lima fut obligé de réduire sa commande. Actuellement, les 10 Mirage 2000 P et les 2 Mirage 2000 DP sont toujours en service au sein de l’Escuadron Aerea 411 « Hawk ». Et il est question de le remettre à niveau.

En effet, à l’occasion du Salon du Bourget, le vice-ministre péruvien de la Défense, José Antonio Bellina, a fait part de la volonté de son gouvernement de restaurer le « potentiel » des Mirage 2000 de la FAP. Ce contrat, qui bénéficierait, entre autres, à Dassault Aviation, serait d’un montant de 140 millions de dollars, soit 100 millions d’euros.

En 2008, le Pérou avait passé un accord semblable pour la rénovation et la réparation de sa flotte de 19 MiG 29, pour un coût de 106 millions de dollars.

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