Pour la première fois, un chasseur-bombardier israélien F-35 « Adir » a détruit un missile de croisière en vol

Alors que le Hezbollah, la milice chiite libanaise, doit préciser ses intentions, ce 3 novembre, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a prévenu que les groupes armées affiliés à Téhéran « ne pouvaient pas rester silencieux » face aux opérations menées à Gaza par Israël en riposte aux attaques terroristes du 7 octobre, commises par le Hamas.

« Ils n’écouteront les conseils de personne, donc il faut que nous profitions de la dernière opportunité politique pour mettre fin à la guerre », a déclaré le dirigeant iranien, après s’être entretenu avec l’émir du Qatar, Tamin ben Hamad Al-Thani, le 31 octobre.

Ce jour-là, la milice yéménite « Ansar Allah » [ou houthiste], soutenue par l’Iran, a assuré qu’elle ouvriraient un autre front contre Israël, qu’elle venait d’ailleurs de viser avec une nouvelle salve de missiles et de drones. Pour rappel, la première avait été interceptée par le système AEGIS du « destroyer » américain USS Carney, alors déployé en mer Rouge, le 19 octobre.

Cela étant, les missiles et les drones lancés depuis le Yémen durant le journée du 31 octobre n’ont pas atteint l’État hébreu, en particulier la ville d’Eilat, qui, selon toute vraisemblance, était visée.

« Toutes les menaces ont été interceptées en dehors du territoire de l’État d’Israël. Aucune intrusion sur le territoire israélien n’a été détectée », a en effet insisté Tsahal.

C’est ainsi que le système de défense aérienne Arrow a, pour la première fois, intercepté un missile balistique, sans doute de type Toofan [ou Ghadr-F, dérivé de l’engin iranien Shahab-3]. Mais les chasseurs-bombardiers F-35I « Adir » de la force aérienne israélienne [IAF] ont également été sollicités lors de cette séquence.

Dans son communiqué relatif à cette nouvelle attaque de la milice yéménite, Tsahal avait en effet évoqué l’implication d’avions de combat dans « l’interception de cibles aériennes ». Il aura fallu attendre quelques heures pour en savoir plus, avec la diffusion d’une vidéo montrant la destruction d’un missile de croisière probablement de type Qods-3 [ou « Hoveyzeh » selon son appellation iranienne] par un F-35I.

« Ces derniers jours, un missile de croisière, lancé depuis le sud-est vers l’espace aérien de l’État d’Israël, a été détecté par les systèmes de contrôle et de détection de l’IAF. Les systèmes ont suivi sa trajectoire et des avions de combat « Adir » ont réussi à l’intercepter », a expliqué l’état-major israélien, via X/Twitter, sans livrer plus de détails.

Qu’un avion de chasse intercepte un missile n’est pas nouveau : durant la Seconde Guerre Mondiale, les Spitfire de la Royal Air Force [RAF] étaient régulièrement sollicités pour dévier de leur trajectoire les V1 tirés contre le Royaume-Uni. Mais c’est la première fois qu’un F-35 détruit en vol un engin hostile avec un missile air-air [sans doute un AIM-9X Sidewinder, même si cet appareil peut aussi utiliser des AIM-120 AMRAMM, d’un portée plus longue].

Cela étant, cette capacité du F-35I n’est pas une surprise : en décembre 2019, un haut responsable de Lockheed-Martin avait expliqué que son radar AN/APG-81 AESA [à antenne active] lui donnait la possibilité d’identifier et d’intercepter des « menaces aériennes volant à basse altitude et à grande vitesse, comme les missiles de croisière ».

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