La Roumanie pourrait acquérir environ 250 chars américains M1A2 Abrams

En mars, le chef de la direction de l’armement du ministère roumain de la Défense, le général Teodor Incicaș, avait indiqué que Bucarest envisageait l’achat de 54 chars M1A2 Abrams auprès des États-Unis afin d’être en mesure d’en équiper un bataillon. Ils « seront acquis via une procédure de gouvernement à gouvernement », une fois que l’accord du Parlement aura été obtenu, avait-il précisé

Et celui-ci vient d’être donné par la commission de la Défense de la Chambre des députés. Ainsi, l’armée roumaine sera autorisée à se procurer 54 chars M1A2 Abrams « modernisés », dont 12 devraient être prélevés dans l’inventaire de l’US Army, ainsi que des simulateurs et des munitions. Selon le site spécialisé Defense Romania, l’investissement prévu est de l’ordre d’un milliard d’euros.

Cela étant, Bucarest a visiblement l’intention d’aller plus loin par la suite, les députés ayant approuvé la phase I d’un programme beaucoup plus vaste. En effet, citant le général Cătălin Tomescu, le quotidien Adevărul avance que l’armée roumaine a en réalité besoin d’environ 250 nouveaux chars afin de pouvoir équiper cinq bataillons. Et cela permettrait le retrait de ses T-85M1 Bizonul, développé à partir du T-55, mis en service au sein du Pacte de Varsovie dans les années 1950.

« Cinquante autres chars seront très probablement commandés en 2024. L’achat des 150 restants sera, à ma connaissance, négocié après 2026 », a affirmé le général Tomescu, avant de souligner que la mise en service des M1A2 Abrams « posera quelques problèmes de fonctionnement », notamment au niveau des infrastructures.

Le choix du M1A2 Abrams par l’armée roumaine pourrait ouvrir la voie à une coopération étroite avec la Pologne, qui en a commandé 366 exemplaires [dont 116 d’occasion], notamment au niveau du maintien en condition opérationelle [MCO] et de la formation des équipages, une « Abrams Tank Training Academy » ayant récemment été créée sur le site polonais de Biedrusko.

Par ailleurs, à l’instar de la Pologne, et outre la question des chars, la Roumanie envisage d’acquérir de chasseurs-bombardiers américains F-35A et semble intéressée par l’obusier automoteur sud-coréen K-9 Thunder.

« L’accroissement du budget de la défense permettra de lancer plusieurs programmes d’armement pluriannuels de façon simultanée, mais aussi d’assurer une dotation nécessaire en matière d’équipements militaires, grâce à l’acquisition de systèmes modernes et robustes », a récemment expliqué le colonel Octavian Biclineru, attaché de défense de la Roumanie, lors d’une auditon à l’Assemblée nationale. Et d’ajouter : « Les dépenses liées à la défense atteindront 2,5 % de notre PIB à partir de 2023. Jusqu’ici, la part était de 2 %. J’ignore si l’exécution budgétaire a permis d’atteindre 2 % mais les crédits correspondants ont été accordés ».

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