La Pologne et la Slovaquie sont prêtes à céder leurs MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine

L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à donner ses MiG-29 Fulcrum hérités de son passé communiste à la force aérienne ukrainienne. Et Washington sembla appuyer cette initiative… qui ne put finalement pas aboutir.

En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.

« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.

Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.

« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.

Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.

Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».

Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.

« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.

Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.

Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.

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