Les trois objets abattus par l’US Air Force étaient « sans doute » liés à des organismes privés selon M. Biden

La semaine passée, et après l’affaire du ballon espion chinois ayant traversé les États-Unis avant d’être abattu au large de la Caroline du Sud, l’US Air Force a détruit trois objets suspects au-dessus de l’Alaska, du Yukon [Canada, dans le cadre du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord ou NORAD] et du Michigan. Les deux premiers étaient cylindriques tandis que le troisième avait une forme « octogonale ». Tous volaient à une altitude inférieure à 66’000 pieds [soit environ 20’000 mètres] et présentaient un danger potentiel pour la circulation aérienne. D’où la décision de les abattre.

Pour cela, l’US Air Force n’a pas lésiné sur les moyens, avec des F-35A [sollicités pour « reconnaître » celui qui a été abattu au-dessus de l’Alaska], des avions ravitailleurs, des F-15 de la garde nationale, des F-22A Raptor et des F-16. L’Aviation royale canadienne [ARC] a également mobilisé des CF-18 Hornet et au moins un CP-140 Aurora. En outre, des moyens relativement important ont été mis en oeuvre pour tenter de récupérer les débris de ces trois objets suspects.

Par ailleurs, pour les abattre, l’US Air Force a tiré un total de quatre missile air-air AIM-9X Sidewinder [à environ 400’000 dollars pièce] alors qu’un « passe canon » aurait sans doute été suffisante, en plus d’être économique. Aucune image de ces engins n’a été diffusée… et le Pentagone s’est refusé jusqu’ici à les qualifier de « ballon ».

« Nous les appelons des objets, pas des ballons, pour une bonne raison », a en effet déclaré le général Glen VanHeck, le « patron » du NORAD et de l’US Northern Command, qui était donc aux premières loges. « Je vais laisser les services de renseignement et de contre-espionnage » répondre à la question de leur origine, a-t-il aussi dit.

Justement, le 16 février, le président américain, Joe Biden, a livré les premières conclusions de ces derniers. « Rien n’indique, à ce stade, que ces objets étaient liés au programme d’espionnage chinois par ballon ou qu’il s’agissait de véhicules de surveillance d’un autre pays », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Ces trois objets étaient sans doute des ballons liés à des entreprises privées, de loisir ou à des instituts de recherche étudiant la météo ou conduisant des études scientifiques ».

À noter que, a priori, aucun organisme privé ne s’est manifesté pour déplorer la perte d’un aérostat… Hormis la Northern Illinois Bottlecap Balloon Brigade [NIBBB], un club de radio-amateurs qui n’a plus de nouvelles de l’un de ses « pico-ballons » [d’un coût pouvant aller jusqu’à 180 dollars] depuis plusieurs jours.

Quoi qu’il en soit, le chef de la Maison Blanche a expliqué si ces objets avaient été détectés, c’est parce que les forces américaines ont « pris des mesures pour améliorer [leurs] radars » après l’affaire du ballon espion chinois. Mais « il n’y a pas, non plus, de hausse du trafic de ces objets », a-t-il dit. Comment peut-on en être certain alors qu’ils n’étaient pas auparavant recherchés?

En tout cas, il s’agira désormais de faire la distinction entre les objets « susceptibles de poser des risques pour la sécurité » et ceux qui sont inoffensifs, a poursuivi M. Biden, qui a annoncé des mesures à cette fin. « Elles conduiront à un ciel plus sûr et plus sécurisé pour le transport aérien, nos militaires, nos scientifiques et pour les personnes au sol également », a-t-il assuré.

Quant à l’aérostat chinois, M. Biden s’est voulu ferme. « Si un objet [volant] représente une menace pour la sécurité des Américains, je le ferai abattre », a-t-il dit. « Nous ne voulons pas d’une nouvelle guerre froide » et « allons continuer à parler avec la Chine », a-t-il continué. « J’espère pouvoir parler avec le président Xi et aller au fond de cette affaire, mais je ne m’excuse pas d’avoir fait abattre ce ballon », a-t-il conclu.

Photo : Archive

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