L’armée de l’Air et de l’Espace pourra ravitailler des hélicoptères en vol depuis un A400M d’ici l’été prochain

Si la France a décidé de se procurer quatre C-130J Hercules [dont deux KC-130J] auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, en 2015, c’est parce que les capacités tactiques de l’avion de transport A400M Atlas n’étaient pas au rendez-vous à l’époque… Ce qui, d’ailleurs, avait donné lieu à des « discussions toniques » entre Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, et Airbus.

« L’A400M a une longue histoire. Une histoire pénible. Et nous sommes dans une situation extrêmement préoccupante. Peut-être que ça va marcher. Je le souhaite. Mais si ça ne marche pas, on sera devant une crise lourde », avait déclaré M. Le Drian, pour justifier cet achat de quatre avions de transport américain.

Le ravitaillement en vol des hélicoptères était l’une des capacités qui faisaient alors défaut à l’A400M, en raison de turbulences dans son sillage, l’écoulement de l’air étant perturbé par le braquage trop prononcé de ses volets afin de réduire sa vitesse à 200-240 km/h.

Cela étant, pour y remédier, les ingénieurs d’Airbus ont eu l’idée d’allonger le tuyau d’une dizaine de mètres. Mais pour le loger dans la nacelle Cobham de l’A400M, il a fallu réduire son diamètre… Si cette solution règle le problème des turbulences, elle suppose une manoeuvre de ravitaillement plus, le débit étant plus lent par la force des choses.

Quoi qu’il en soit, il y a maintenant près de deux ans, et après des essais satisfaisants menés avec le concours de la Direction générale de l’armement [DGA], Airbus avait dit s’attendre à obtenir la certification de cette capacité d’ici la fin de l’année 2021. Finalement, il aura fallu un peu plus de temps…

En effet, et alors qu’elle vient de réceptionner le 21e A400M pour le compte de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] sur les 25 prévus par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 [et les 50 commandés], la DGA a annoncé que le « ravitaillement en vol d’hélicoptères » à partir de ce type d’appareil, « certifié en novembre 2022 », allait pouvoir être « expérimenté à compter de cet été par la France, première nation à recevoir les nacelles de ravitaillement conçues à cet effet », celles-ci devant être livrées « au deuxième trimestre 2023 ».

Dès lors, a continué la DGA, l’AAE « pourra ainsi affiner le concept d’emploi de cette nouvelle capacité, en vue de l’autoriser à terme en opérations », laquelle « viendra compléter les capacités de ravitaillement en vol d’avions de transport et de chasseurs déjà mises en œuvre sur l’appareil ».

Pour rappel, cette capacité concerne, pour le moment, la Brigade des forces spéciales Air, et en particulier l’Escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, dont les Caracal ont la possibilité d’être ravitaillés en vol. Possibilité qu’auront aussi les futurs hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard ».

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