Télécommunications par satellite : La Marine nationale a reçu ses premières stations navales Syracuse 4

Ayant décollé du Centre spatial guyanais [CSG] à bord d’une fusée Ariane 5 dans la nuit du 23 au 24 octobre, le satellite militaire de télécommunications Syracuse 4A aura mis sept mois pour atteindre son orbite géostationnaire [à 36’000 km d’altitude]. Ce qui a permis ensuite à la Direction générale de l’armement [DGA] de vérifier son bon fonctionnement et de prononcer ensuite sa qualification opérationnelle.

Pour rappel, premier satellite d’une constellation devant en compter trois, Syracuse 4A offre un débit en bande X et bande ka militaire de l’ordre de 3 à 4 Gb/s [dont trois fois supérieur à celui permis par les engins de la précédente génération] ainsi qu’une meilleure protection contre les menaces cybernétiques, le brouillage et les impulsions électromagnétiques.

Propulsé par des moteurs électriques à plasma [ce qui est inédit pour un satellite militaire européen, ndlr], Syracuse 4A est par ailleurs équipé de moyens de surveillance et doté d’une capacité de déplacement afin d’échapper à de possibles manoeuvres hostiles en orbite.

La mise en service de Syracuse 4A suppose de doter les forces françaises de nouvelles stations de réception [COMSAT], destinées à remplacer celles utilisés avec les actuels satellites Syracuse 3A et 3B. « Pus puissantes, plus sécurisées et mobiles, elles offriront la possibilité de connecter un plus grand nombre d’utilisateurs en simultané et permettront aux forces de communiquer dans les zones les plus isolées », explique le ministère des Armées, qui en a commandé 400 auprès de Thales.

Or, l’industriel a indiqué, le 2 février, qu’il venait de commencer la livraison des stations « Syracuse 4 » à la Marine nationale… laquelle est donc la première servie.

« Le programme Syracuse 4 […] est entré dans une phase de déploiement dans le domaine naval. […] Les contraintes d’élongation entre le théâtre d’opérations et les centres de commandements des opérations maritimes rendent les communications par satellite indispensables. Ainsi le milieu naval est le premier concerné par la rénovation des stations de communication par satellite », a expliqué Thales.

Le premier navire de « premier rang » à pouvoir profiter pleinement des capacités permises par Syracuse 4A est la frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée [FREMM-DA], prise en charge par la Marine nationale en novembre dernier, en vue de poursuivre la vérification de ses caractéristiques militaires.

« La rénovation de la totalité des stations SatCom navales, pour bénéficier de l’ajout de la capacité bi-bande X/Ka, a débuté dès 2018. La capacité en bande Ka a été validée opérationnellement en septembre 2022 sur le satellite ATHENA-FIDUS pour une station sol type Frégate La Fayette démontrant la faisabilité et la fiabilité de la solution proposée », a par ailleurs souligné Thales.

Selon la Loi de finances 2023, 19 stations navales Syracuse 4 devraient être commandées cette année. Et 11 l’avaient été l’an passé.

Par ailleurs, Syracuse 4B aurait dû s’envoler de Kourou en 2022, ce qui n’a pas pu être possible, faute de lanceur… A priori, il devrait être mis sur orbite par une fusée Ariane 5 en juin prochain, en même temps que le satellite allemand H2Sat… Du moins si celui-ci est prêt. Quant à Syracuse 4C, sa commande doit être notifiée cette année, selon les prévisions de la dernière loi de finances.

Photo : Marine nationale

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