Le Japon envisage de remplacer ses hélicoptères de combat par des drones d’attaque

En décembre, le gouvernement japonais a publié une nouvelle doctrine de défense afin de mieux prendre en compte l’évolution du contexte sécuritaire régional [et international] et faire face aux défis posés par la Chine, la Russie et la Corée du Nord. Et, à cette occasion, des changements radicaux ont été annoncés, comme celui visant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB [ce qui revient à doubler leur montant] ou encore à doter les forces d’autodéfense nippones de capacités de contre-attaque.

Cela étant, même si leur budget est annoncé en forte hausse dans les années à venir, les forces japonaises devront se passer de certains moyens, jugés dépassés à la lumière de la guerre en Ukraine.

Ainsi, selon la presse nippone, et comme les Ka-52 « Alligator » russes ont été en difficulté en Ukraine, il est question de retirer du service plusieurs types d’hélicoptères, dont les 12 AH-64D Apache [attaque], les 47 AH-1S Cobra [antichar] et les 33 Kawazaki OH-1 [reconnaissance], et de les remplacer par des drones tactiques.

« Le ministère de la Défense souhaite déployer un grand nombre de drones d’attaque dès le prochain exercice. Une unité de drones devrait être prochainement créée afin de prendre en charge leur exploitation », a ainsi annoncé le quotidien Yomiuri shinbun.

Il est aussi prévu de réduire le nombre d’avions de patrouille maritime Kawasaki P-1 [la marine japonaise en compte 33] et de les remplacer par des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de type MQ-9B « Sea Guardian ». Même chose pour les 75 hélicoptères SH-60K Sea Hawk… dont une partie pourrait être transférée à la composante aérienne des forces d’autodéfense.

Pour le moment, aucune de ces orientations n’a été confirmée… Sauf celle concernant le retrait des 26 avions U125A [des BAe 125 modifiés par Raytheon, nldr] utilisés actuellement par la force aérienne japonaise pour des missions de recherche et de sauvetage. L’un de leur rôle est de repérer, par exemple, un pilote qui se serait éjecté de son appareil… et de diriger un hélicoptère vers sa position pour le récupérer.

Mais selon le Japan Times, le ministère japonais de la Défense estime que « de nouveaux équipements » de localisation « par satellite » suffiront à l’avenir pour porter secours à un équipage en détresse. Mais à condition qu’un tel dispositif puisse encore fonctionner après un choc… C’est, en tout cas, l’un des arguments des opposants à cette décision. Et ils en ont d’autres…

En effet, les U125A ont jusqu’alors été régulièrement sollicités lors de catastrophes naturelles, pour collecter des informations sur l’étendue des dégâts ou transporter des personnes en urgence vers des hôpitaux. Autant de missions qui ne pourraient donc plus être effectuées à l’avenir, souligne le Japan Times.

Cependant, le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada, a balayé ces arguments. « Nous garantirons qu’il n’y aura pas de problèmes dans les opérations de recherche et de sauvetage après le le retrait de la flotte des U-125A » et « nous continuerons à nous engager pleinement dans les missions de secours en cas de catastrophe grâce à notre puissance [militaire] significativement enforcée dans le cadre de la nouvelle stratégie de sécurité nationale », a-t-il fait valoir, lors d’une conférence de presse.

Photo : Kawazaki OH-1 – Ministère japonais de la Défense

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