Le Pentagone a suspendu la livraison de nouveaux moteurs destinés aux chasseurs-bombardiers F-35

L’accident d’un chasseur-bombardier F-35B [version à décollage court et atterrissage verticale – STOVL] lors d’un vol d’essai à Fort Worth [Texas] alors qu’il était encore sous la responsabilité de son constructeur, Lockheed-Martin, a eu plusieurs conséquences.

Ainsi, et dans l’attente des conclusions de l’enquête, qui semble s’orienter vers une défaillance d’un tube servant à envoyer du carburant à haute pression dans le moteur F-135, le Pentagone a décidé de restreindre les vols pour un certain nombre d’appareils. Ce qui a aussi conduit la force aérienne israélienne à immobiliser une partie de sa flotte de F-35 « Adir », dérivés de la version « classique » [F-35A, ndlr] de l’appareil de Lockheed-Martin.

En outre, les vols d’acceptation des nouveaux avions ont été arrêtés le temps de l’enquête, ce qui a pour effet de suspendre les livraisons durant les deux dernières semaines de décembre. Ce qui fait que Lockheed-Martin n’a pas été en mesure d’atteindre ses objectifs pour l’année 2022, 141 F-35 ayant pu être livrés sur les 148 prévus contractuellement.

Enfin, une autre conséquence est la suspension de la livraison de nouveaux moteurs F-135, fournis par Pratt & Whitney. Cette décision a été prise le 27 décembre.

« Le bureau du programme conjoint du F-35 et Pratt & Whitney sont convenus de retarder les livraisons prévues et l’acceptation des moteurs F-135 jusqu’à ce que de plus amples informations relatives à l’enquête [sur l’accident du 15 décembre, ndlr] soient connues et que la sécurité des vols puisse être assurée », a expliqué le Pentagone.

En 2021, l’US Air Force craignait une pénurie de réacteurs F-135 en raison « de périodes de réparation plus longues, certaines causées par des défauts non signalés dans les revêtements des aubes de moteur ». Si ces fissures, avait-il été expliqué, « ne constituent pas un problème pour la sécurité des vols », elle « réduisent la durée de vie utile d’un moteur ».

Et cette situation n’a depuis pas changé. En juillet 2022, un rapport du Government Accountability Office [GAO, l’équivalent américain de la Cour des comptes, ndlr] a noté qu’un « nombre croissant d’avions F-35 n’ont pas pu voler faute de moteur en état de fonctionner ». Et de prévenir que les coûts de maintenance des moteurs risquaient de s’envoler d’ici 2028, passant de 315 millions à un milliard de dollars.

Quoi qu’il en soit, fin décembre, le Pentagone et Lockheed-Martin ont finalisé un accord d’une valeur de 30 millards de dollars et portant sur la production et la livraison de 398 F-35 [dont 272 fermes] répartis en trois lots [les numéros 15, 16 et 17], le dernier comprenant les avions commandés par la Belgique, la Finlande et la Pologne.

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