La Royal Navy va se doter d’un sous-marin autonome « extra large » conçu par MSubs
En 2019, dans le cadre de l’initiative NavyX, le ministère britannique de la Défense [MoD] avait émis un appel d’offres pour démonstrateur technologique de sous-marin sans équipage, capable de naviguer pendant trois mois [ou parcourir 3’000 milles], de transporter deux tonnes de charges utiles et de mettre en oeuvre une « capacité de collecte de renseignements discrète ». Puis, à la suite de ce projet, le programme « CETUS » fut lancé en janvier dernier.
Celui-ci a avancé rapidement étant donné que, le 1er décembre, le MoD a annoncé qu’il venait d’attribuer un contrat de 15,4 millions de livres sterling à la société MSubs pour livrer à la Royal Navy, d’ici deux ans, le sous-marin autonome le « plus imposant et le plus complexe devant être exploité par une marine européenne ».
En effet, ce drone sous-marin, qui s’appellera donc CETUS [du nom d’un monstre marin de la mythologie grecque, ndlr] affichera un déplacement de 17 tonnes, pour une longueur de 12 mètres et un diamètre de 2,2 mètres. Soit les « dimensions d’un bus à impériale », a souligné le MoD.
De conception modulaire, pouvant naviguer à 400 mètres de profondeur, le CETUS doit permettre de renforcer la capacité de la Royal Navy à protéger les infrastructures critiques [câbles sous-marin de télécommunication, gazoducs, etc]. Selon le MoD, il viendra compléter les deux navires multi-rôles de surveillance océanique [MROS] qui équiperont prochainement la Royal Fleet Auxiliary.
« Afin de répondre aux menaces croissantes qui pèsent sur nos infrastructures sous-marines, la Royal Navy doit être en avance sur nos compétiteurs, avec des capacités de pointe. Le projet Cetus, en plus des navires MROS, contribuera à garantir que nous disposons du bon équipement pour protéger la sécurité du Royaume-Uni et celle de nos alliés », a en effet affirmé Ben Wallace, le ministère britannique de la Défense.
Cependant, d’autres missions attendent le CETUS. Dans son communiqué, et étant donné qu’il sera financé par le programme « Anti-Submarine Spearhead » de la Royal Navy, le MoD précise qu’il pourra évoluer aux côtés de sous-marins avec équipage. Et de citer les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] Astute et « leurs successeurs ». Enfin, il devra aussi être en mesure d’opérer seul.
Par ailleurs, le CETUS, qui ne sera pas armé, permettra à la Royal Navy d’expérimenter et de développer des « technologies et des capacités de pointe ». Enfin, le MoD précise que ce sous-marin autonome sera en mesure parcourir 1’000 milles en seule missions… mais que son autonomie pourra être augmentée grâce à l’installation de batteries supplémentaires.
Cela étant, le Royaume-Uni n’est pas le seul à envisager d’équiper ses forces navales avec des sous-marins autonomes. Aux États-Unis, deux programmes sont en cours : l’Orca XLUUV, développé par Boeing, et le LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], censé pouvoir être déployé depuis un SNA de type Virginia. En France, Naval Group a levé le voile sur le Démonstrateur de drone sous-marin océanique [DSMO] en octobre 2021. D’une masse d’une dizaine de tonnes pour une longueur de deix mètres, il pourrait patrouiller au large d’une base navale ou bien servir d’éclaireur pour un groupe aéronaval.