À son tour, la Suède songe à retirer ses helicoptères NH-90 du service plus tôt que prévu

En 2021, le ministère australien de la Défense fit part de son intention de retirer du service les 47 hélicoptères NH-90 [ou MRH-90 ‘Taipan’], acquis auprès du consortium européen NHIndustries, dont fait partie Airbus Helicopters. Et cela afin de les remplacer par des modèles américains, en l’occurrence des MH-60R [pour la Royal Australian Navy] et des UH-60M Black Hawk [pour l’Australian Army]. L’un des arguments avancés pour justifier une telle décision était le manque récurrent de disponibilité de ces appareils.

Puis, en juin dernier, confrontée au même problème, la Norvège prit une décision radicale. En effet, l’état-major norvégien annonça son intention de rendre ses 14 NH-90 à l’industriel et d’en exiger leur remboursement. Et cela, avec effet immédiat.

« Nous avons tenté à plusieurs reprises de résoudre les problèmes liés au NH90 en coopération avec NHI, mais plus de 20 ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que NHI soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », déplora Gro Jære, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr].

Membre de l’Union européenne [UE], sur le point de rejoindre l’Otan, la Suède envisage également de se séparer des 18 NH-90 actuellement en service au sein de ses forces armées. Tel est effet ce que suggèrent les nouveaux plans de défense publiés le 1er novembre par le général Micael Byden, le chef d’état-major des forces suédoises.

Ainsi, et contrairement à la Norvège, il est question de retirer progressivement du service les NH-90 entre 2024 et 2030. Dans le même temps, une procédure sera lancée afin d’acquérir un nouveau type d’appareil [des MH-60R américains?] pour la lutte anti-sous-marine [ASM] ainsi que des UH-60M Black Hawk supplémentaires pour la « Försvarsmaktens Helikopterflottilj« .

Pour rappel, les forces suédoises mettent en oeuvre deux versions du NH-90 : le Hkp14E pour le transport et les missions SAR [recherche et sauvetage] ainsi que le Hkp14F pour la lutte anti-sous-marine. Par rapport aux autres modèles, ces appareils ont la particularité d’avoir une cabine réhaussée.

À noter que le retard pris pour la livraison des treize Hkp14E aux forces terrestres suédoises avait justifié la commande de quinze UH-60 Black Hawk pour assurer des missions de type MEDEVAC en Afghanistan… Quant aux cinq Hkp14E, ils ont commencé à être exploités en 2015.

Plus généralement, le chef d’état-major suédois plaide en faveur d’un effort budgétaire accru afin de développer les capacités militaires du pays, notamment en raison de son adhésion à l’Otan. Il est ainsi question de renforcer la flotte de surface ainsi que la défense aérienne, de doter les forces terrestres de systèmes d’artillerie longue portée et davantage de drones ou encore de mettre au point une « capacité nationale de lancement de satellites » et des « systèmes de commandement interopérables ».

Ces propositions devront être validées par le gouvernement suédois, désormais dirigé par le conservateur Ulf Kristersson, ainsi que par le Parlement [Riksdag]. Par ailleurs, le général Byden estimé que les dépenses militaires du pays devraient atteindre les 2% du PIB en 2026, soit deux ans plus tôt que prévu. « L’inflation, la hause des taux d’intérêt et la faiblesse de la monnaie rendent les achats à l’étranger encore plus coûteux », a-t-il justifié.

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