Otan : La Suède et la Finlande n’excluent pas la présence d’armes nucléaires sur leur territoire

Pour le moment, l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan reste en suspens, les Parlements de la Hongrie et de la Turquie n’ayant toujours pas donné leur feu vert. Cela étant, ces deux pays, par ailleurs membres de l’Union européenne [UE], sont prêts à envisager le déploiement d’armes nucléaires sur leur sol une fois qu’ils auront rejoint l’Alliance. C’est en effet ce qu’ont affirmé le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, et son homologue finlandaise Sanna Marin, lors d’une conférence de presse donnée à Helsinki, le 1er novembre.

« Nous ne devons mettre aucune condition. Nous avons décidé que ne voulions fermer aucune porte », a en effet déclaré Mme Marin, alors qu’elle était interrogée sur un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Finlande, dans le cadre de l’Otan. « Vous allez recevoir de ma part exactement la même réponse », a ensuite ajouté le chef du gouvernement suédois. « Il est naturel que la Suède et la Finlande agissent de concert en la matière et nous devons suivre les mêmes formalités », a-t-il complété, alors que son prédecesseur avait exclu une telle éventualité.

En outre, l’un et l’autre ont aussi expliqué qu’il serait toujours possible d’explimer des réserves une fois que sera validée l’adhésion à l’Otan. Pour rappel, deux partenaires proches de la Suède et de la Finlande, savoir le Danemark et la Norvège, ont jusqu’ici toujours refusé l’installation d’armes nucléaire sur leur territoire.

Cependant, la position d’Helsinki semble beaucoup moins ferme que ne le laissent paraître les propos de Sanna Marin. En effet, le président finlandais, Sauli Niinistö, a estimé qu’il est encore trop tôt pour évoquer la question des armes nucléaires. « Nous rejoindrons l’Otan selon les conditions de celle-ci. La question des armes nucléaires est prématurée », a-t-il en effet déclaré lors d’un point presse organisé avant une session du Conseil nordique à Helsinki, selon Yle.

Cela étant, le journal Iltalehti a rapporté que le projet de loi du gouvernement finlandais sur l’adhésion à l’Otan autoriserait à l’Alliance à déployer des armes nucléaires en Finlande. Et il n’imposerait aucune restriction concernant l’établissement de bases. « Il serait difficile d’élaborer un nouveau plan de défense de la Finlande au sein de l’Otan si les armes nucléaires ne pouvaient pas être introduites dans l’espace aérien finlandais », ont expliqué les sources du quotidien. que le projet de loi du gouvernement finlandais sur l’adhésion à l’Otan autoriserait à l’Alliance de déployer des armes nucléaires en Finlande.

Évidemment, étant donné que ce pays partage une frontière longue de 1300 km avec la Russie, une telle éventualité ne pourrait qu’être vue d’un très mauvais oeil par le Kremlin. D’ailleurs, Moscou a déjà annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans son district militaire occidental.

Quant à la Suède, M. Kristersson suit les recommandations du général Micael Byden, le chef d’état-major des forces armées suédoises. Le 1er novembre, celui-ci a en effet affirmé qu’il n’émettrait « aucune réserve » au sujet du déploiement d’armes nucléaires dans son pays.

« Mon conseil est très clair : a priori, aucune réserve. Mettre des serrures avant même de devenir membre [de l’Otan] ne créé que des obstacles et des frictions. Il reviendra ensuite aux autorités politiques de prendre les décisions qui s’imposeront », a expliqué le général Byden, selon la presse suédoise.

Photo : ministère néerlandais de la Défense

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