Bientôt des drones MALE MQ-9B SeaGuardian embarqués pour la Royal Navy?

En mars 2021, le ministère britannique de la Défense [MoD] a demandé à l’industrie de lui soumettre des propositions « sur les futurs systèmes de lancement et de récupération » d’aéronefs susceptibles d’être installés sur les deux porte-avions de la Royal Navy – les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales – « au cours des cinq prochaines années », tout en évaluant la disponibilité des « catapultes électromagnétiques et des brins d’arrêt ».

Étant donné qu’il n’est pas prévu de doter la Royal Air Force [RAF] et la Fleet Air Arm d’avions autres que le F-35B [à décollage court et à atterrissage vertical – STOVL], lequel est parfaitement adapté à la configuration STOBAR des deux porte-avions de la Royal Navy, cette demande concernant les catapultes devait alors probablement avoir un lien avec le programme Vixen, qui vise à développer un drone aérien embarqué.

En effet, dans son plan « Future Maritime Aviation Force », publié en décembre 2020, la marine britannique a indiqué qu’elle souhaitait remplacer sa plateforme d’arlerte avancée aéroportée – qui respose actuellement sur l’hélicoptère HM2 Crownest – par un drone à voilure fixe. Et il était question d’utiliser le Vixen pour des missions de surveillance, de ravitaillement en vol, de guerre électronique, voire de frappe.

Par la suite, en septembre 2021, la Royal Navy, via son unité NAS 700X, a testé des drones de type Banshee Jet 80+ depuis le pont du HMS Prince of Wales, dans le cadre du projet Vampire. Seulement, en juin dernier, la RAF a annoncé qu’elle mettait un terme à son programme LANCA [Lightweight Affordable Novel Combat Aircraft] qui devait aboutir à un drone aérien de combat [UCAV] dont le Vixen était susceptible de s’inspirer. Et, pour le moment, on ignore où en sont les travaux le concernant.

Cela étant, une autre solution pourrait séduire la Royal Navy. Lors de l’Atlantic Future Forum, qui s’est tenu la semaine passé à New York, à bord du porte-avions HMS Queen Elizabeth [celui ayant remplacé au pied levé le HMS Prince of Wales, victime d’une grave avarie peu après avoir appareillé, ndlr], un drone MQ-9B SeaGuardian aux couleurs de la marine britannique a été observé. Une photographie a même diffusée sur les réseaux sociaux par Stephen Watson, le directeur de cet évènement.

Pour le moment, le MoD n’a pas exprimé d’intérêt pour le MQ-9B SeaGuardian… Cependant, la Royal Air Force doit disposer, à terme, de 16 MQ-9B « SkyGuardian » [qu’elle appelle « Protector »] afin de remplacer ses MQ-9A Reaper. Le premier exemplaire lui a été livré par l’américain General Atomics, le 6 octobre. À noter que la commande britannique prévoit l’achat optionnel de dix appareils supplémentaire.

Quoi qu’il en soit, un MQ-9B SeaGuardian aux couleurs de la Royal Navy ne peut qu’alimenter la spéculation sur les intentions de cette dernière… D’autant plus que, en mai dernier, General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à son appareil pour décoller et atterrir… En tout, assez pour envisager de le mettre en oeuvre depuis un porte-aéronefs, sans avoir recours à des catapultes.

L’avantage de ce « kit STOL » est qu’il permet de transformer en drones embarqués des appareils déjà en service en moins de vingt-quatre heures. « Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », avait alors expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

Une telle solution permettrait à la Royal Navy de disposer de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] embarqués, capables de rester en vol pendant une vingtaine d’heures et d’assurer des missions de surveillance, de guerre électronoque, de renseignement, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine, le MQ-9B Sea Guardian étant équipé d’un boule optronique MX-20, d’un radar de surveillance maritime SeaVue, de bouées acoustiques, d’une nacelle Sage 750 et, potentiellement, d’un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2.

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