Avions de combat : Que se passe-t-il avec les sièges éjectables fournis par Martin Baker?

Le 21 juillet, la Luftwaffe [force aérienne allemande] a indiqué qu’elle venait de restreindre l’activité de ses avions de combat PANAVIA Tornado et Eurofighter EF-2000 à cause d’un problème pouvant affecter le bon fonctionnement des sièges éjectables de ces appareils. Puis la Royal Air Force a pris une mesure similaire pour ses Eurofighter Typhoon et les BAe Hawk T.1 des Red Arrows, sa patrouille acrobatique.

Aux États-Unis, l’US Navy a indiqué, le 26 juillet, qu’elle avait temporairement immobilisé en partie ses F/A-18 Hornet, F/A-18 Super Hornet, EA-18G Growler ainsi que ses T-45 Goshawk et autres F-5 Tiger II afin de vérifier les Dispositifs actionnés par cartouche [CAD, Cartridge Actuated Devices] de leurs sièges éjectables, après avoir été prévenue par leur fabricant, Martin Baker, d’un défaut de qualité. Puis l’US Air Force en a fait de même avec ses avions d’entraînement T-6 Texan II et T-38 Talon.

Trois jours plus tard, l’Air Combat Command [ACC] de l’US Air Force a confirmé que ses chasseurs-bombardiers F-35A [une partie d’entre-eux, du moins] étaient aussi concernés par ce problème de CAD.

« À quelques exceptions près, tous les avions F-35 de l’ACC sont temporairement immobilisés », a ainsi déclaré un porte-parole, le 29 juillet. « L’immobilisation des appareils sera maintenue tout au long du week-end et une décision sur la reprise des opérations en toute sécurité devrait être prise au début de la semaine prochaine, en attendant l’analyse des données collectées lors des inspections », a-t-il ajouté.

Selon l’US Air Force, le problème a été découvert en avril dernier, lors d’une inspection de routine d’un F-35A, la cartouche explosive de son siège éjectable étant alors anormalement légère. D’autres appareils ont été inspectés jusqu’à ce que Martin Baker fasse savoir qu’il venait de découvrir un défaut de qualité sur sa chaîne de production.

Le bureau du programme F-35 a ensuite émis une directive imposant l’examen de toutes les cartouches de siège éjectable dans les 90 jours à compter du 19 juillet. La décision d’immobiliser une grande partie des F-35 vise ainsi à accélérer les vérifications. Cela étant, ce travail a été en grande partie déjà effectué sur les F-35C de l’US Navy et les F-35B de l’US Marine Corps.

Les opérations des F-35C […] ne sont pas affectées par le défaut potentiel des dispositifs activés par cartouche. Ces avions ne sont pas cloués au sol », a en effet indiqué un porte-parole de l’aéronavale américaine à Breaking Defense. Les cartouches supposées défectueuses ont toutes été remplacées et les avions concernés ont pu reprendre leurs missions.

Quant à l’aviation du corps des Marines, son porte-parole, le commandant Jay Hernandez, a expliqué que des inspections ont été faites sur l’ensemble des sièges éjectables de ses F-35B/C avant les opérations de maintenance recommandées par le fabricant et que, d’ici 90 jours, les CAD seront vérifiés avant le prochain vol de chacun des appareils concernés par la directive édictée par le bureau du programme F-35.

« Actuellement, les F-35B du Corps des Marines ne sont pas maintenus au sol et plus de 90 % des cartouches de siège éjectable ont été vérifiées », a-t-il assuré.

Par ailleurs, la force aérienne israélienne est également confrontée au même problème. Le 30 juillet, son chef d’état-major, le général Tomer Bar, a décidé de restreindre drastiquement l’activité de ses 33 F-35I « Adir ».

L’IAF [Israeli Air Force] a « reçu des informations sur un problème de sécurité affectant les F-35, évalué comme étant à faible risque. Une directive a été reçue pour effecter des examens au cours des 90 prochains jours », a indiqué un porte-parole de Tsahal. Le général Bar a « souligné que les examens devront être effectués de manière stricte et minutieuse afin de faire en sorte que la flotte puisse reprendre pleinement les entraînements tout en garantissant un niveau élevé de sécurité », a-t-il ajouté. Cela étant, les « activités opérationnelles des F-35 devraient continuer mais au cas par cas », a-t-il précisé.

Au regard du nombre de F-35 en service dans le monde, il est possible que d’autres forces aériennes aient pris des mesures du même ordre. Á moins que le problème ne concerne que les appareils américains et israéliens…

Quoi qu’il en soit, et pour le moment, Martin Baker n’a donné aucune explication supplémentaire sur l’origine des problèmes ayant affecté la qualité des cartouches de certains des sièges éjectables qu’il produit. Pour rappel, ceux-ci ont permis de sauver la vie à plus de 7600 pilotes et navigateurs depuis plus de 70 ans.

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