Les capacités de lutte anti-sous-marine des frégates françaises à nouveau distinguées par l’US Navy
Les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale ont incontestablement un point fort : la lutte anti-sous-marine [ASM], qui est probablement l’un des domaines les plus complexes du combat naval. Elle suppose en effet d’avoir une connaissance très pointue des fonds marins [topographie, pression, salinité, température, etc…], lesquels sont constitués de plusieurs couches de masses d’eau, dont certaines présentent des caractéristiques permettant à un sous-marin, conçu pour être le plus silencieux possible], de se dérober plus facilement aux navires qui le traquent. Les spécialistes parlent alors de « cuvette de non détection ».
Outre la connaissance du milieu marin, la lutte ASM repose sur des équipages compétents et bien entraînés, des capteurs efficaces et, le cas échéants, des torpilles performantes. Visiblement, les FREMM de la Marine nationale disposent de tels atouts. En tout cas, c’est ce que suggère la 6e Flotte de l’US Navy qui, pour la deuxième année consécutive, vient d’attribuer son prix d’excellence « Hook’em Award » à deux d’entre-elles, à savoir les frégates Languedoc et Provence.
Pour rappel, le « Hook’em Award » est un prix créé en 1975 par l’amiral Frederick C. Turner afin de récompenser les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte ASM. Tombé dans l’oubli après la fin de la Guerre Froide [plus précisément depuis 1991, année où il avait été décerné… à un Atlantique 2 de la Flottille 21F], il a été remis au goût du jour en 2016, par l’amiral James G. Foggo III.
En 2020, les FREMM Bretagne et Auvergne avait obtenu ce prix, en reconnaissance de la « qualité de leurs opérations de surveillance menée conjointement avec des moyens navals et aériens fournis par l’Italie, l’Espagne et les États-Unis », avait expliqué la 6e Flotte, à l’époque.
Cette année, les FREMM Provence et Languedoc ont reçu le « Hook’em Award » pour avoir « démontré leur excellence en matière de lutte anti-sous-marine, observées par la marine américaine lors de manœuvres conjointes en Méditerranée au cours des derniers mois », alors qu’elles étaient sous le commandement tactique du groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle [CTF 473] et sous le contrôle des opérations de la Méditerranées [COM], explique la Marine nationale.
Il y a quelques années, la frégate Languedoc avait déjà fait la démonstration de ses capacités lors de la traque, en Méditerranée, d’un sous-marin russe, appartenant probablement à la classe Oscar II. C’est, en tout cas, ce qu’avait suggéré un patch dévoilé en 2019 par le député Jean-Jacques Bridey, alors président de la commission de la Défense.
Pour rappel, les six FREMM de la Marine nationale sont chacune dotées du système CAPTAS 4, constitué d’un sonar remorqué à immersion variable [VDS] de type UMS-4249 émettant des ondes à très basse fréquence [ATBF] et d’une antenne linéaire remorquée multifonctions pour localiser et classer les cibles éventuelles, d’un sonar de coque de type UMS 4110, qui diffuse des ondes à basse fréquence et d’un hélicoptère NH-90 Caïman NFH [avec son sonar trempé FLASH et ses bouées acoustiques numériques].
Photo : Marine nationale