L’aviation navale russe s’exerce à frapper des navires « ennemis » en mer Noire

Le 3 juillet, sois quelques jours après que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a estimé qu’un bateau de l’Otan coulé par la marine russe ne donnerait pas lieu à une nouvelle guerre mondiale, le ministère russe de Défense a fait savoir que ses forces navales et aériennes venaient d’effectuer un entraînement de lutte anti-navire en mer Noire, où, justement, l’exercice Sea Breeze 2021, organisé conjointement par l’Ukraine et les États-Unis bat son plein.

« Des chasseurs polyvalents Su-30M et des bombardiers tactiques Su-24M de l’aviation navale de la Flotte de la mer Noire ont été impliqués [dans cet exercice], de même que des chasseurs-bombardiers Su-34 et des intercepteurs Su-27 des forces aériennes du district militaire sud », a précisé le ministère russe de mla Défense.

Un avion Beriev Be-12 « Tchaïka », utilisé pour la patrouille maritime, a également été sollicité pour repérer les cibles représentatives d’un « ennemi imaginaire » et communiquer leurs coordonnées aux chasseurs-bombardiers. Les navires de débarquement « Saratov » et « Orsk » [classe Alligator] ont tenu le rôle de cette force adverse.

Les avions de combat russes ont évolué à des altitudes basses et moyennes en « tenant compte des moyens de défense aérienne » des navires « ennemis ».

Le ministère russe de la Défense n’a pas précisé si cet exercice entrait dans le cadre d’un programme d’entraînement spécifique ou s’il était une réponse à plusieurs incidents récemment signalés.

Le 23 juin, Moscou a ainsi accusé le « destroyer » britannique HMS Defender d’avoir navigué dans les eaux territoriales de la Crimée, dont l’annexion par la Russie n’est pas reconnue par la communauté internationale. La marine russe a assuré avoir tiré des coups de semonce en direction du navire de la Royal Navy, ce que cette dernière a démenti.

Puis, une semaine plus tard, le ministère néerlandais de la Défense a affirmé que la frégate HNLMS Evertsen, également déployée en mer Noire, avait été « harcelée » par des avions de combat russe.

Par ailleurs, le fonctionnement du système d’identification automatique [AIS] des navires connaît actuellement quelques ratés en mer Noire, les positions concernant les bateaux de l’Otan étant régulièrement erronées. Cela s’est vu pour le HMS Defender et HNLMS Evertsen… Et, récemment, le destroyer américain USS Ross ainsi que le patrouilleur ukrainien Priluki ont été également concernés.

En effet, le 29 juin, les sites de suivi du trafic maritime, dont le fonctionnement repose sur les données fournies par l’AIS, ont indiqué que ces deux navires navigaient à cinq nautiques au large de la Crimée… alors qu’ils n’avaient pas bougé d’Odessa. La marine américaine a dû publier un démenti, en fournissant la preuve que l’USS Ross était encore à quai dans le port ukrainien au moment des faits.

Photo : Ministère russe de la Défense

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