La British Army pourrait se doter de canons automoteurs légers robotisés et autonomes

Dans les prochaines années, et conformément à la revue stratégique de défense récemment publiée par Londres, la British Army verra ses effectifs [théoriques] passer de 82’500 à 72’500 militaires engagés, l’objectif étant d’en faire une force armée « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Ce qui ne sera pas sans conséquences pour certaines de ses capacités, dont celles relevant de l’artillerie.

Dans ce domaine, la British Army devra se doter de moyens d’artillerie ayant une portée accrue et affichant une meilleure précision. Ainsi, il est question d’un investissement de 250 millions de livres sterling visant à développer un système de lance-roquettes multiples. Et une enveloppe de 800 millions est prévue pour financer un nouvel obusier de 155 mm.

Cela étant, avec des effectifs encore réduits, l’une des priorité de la British Army concerne la robotisation de certaines de ses capacités, l’idée de gagner de la « masse ». En novembre dernier, le général Sir Nicholas Carter, le chef d’état-major de la défense britannique, avait ainsi estimé que les forces terrestres d’outre-Manche pourraient compter jusqu’à « 30’000 robots » dans ses rangs.

« Nous devons arrêter de faire des choses qui deviennent obsolètes pour miser sur d’autres, meilleures et plus pertinentes. Il ne s’agit pas de se passer de capacités mais de les transformer », fit auparavant valoir le général Sir Richard Barrons, ex-commandant du Joint Force Command. Et d’insister : « L’avenir est aux systèmes autonomes ou contrôlés à distance. Si vous deviez recapitaliser une force terrestre, vous ne feriez pas pression pour dépenser tout votre argent sur un petit nombre de plateformes habitées, car vous auriez une génération de retard ».

D’où le programme « Lightweight Fires Platform » [LFP], dont on ne sait que très peu de chose si ce n’est qu’il est conduit par la Defence Science and Technology Laboratory [DSTL], l’agence de recherche du ministère britannique de la Défense [MoD], avec le groupe Qinetiq. Du moins, c’est ce que suggère un document publié par Jon Hawkes, spécialiste des équipements terrestres de la revue spécialisée Janes.

Ainsi, la DSTL travaille sur un projet consistant à développer un canon automoteur léger robotisé et pouvant être autonome. Et cela afin de remplacer les canons légers L118 de 105 mm qui, encore en service au sein de la British Army, exigent chacun entre 4 et 6 servants pour être mis en oeuvre.

Le document précise qu’une étude est en cours afin d’évaluer différents calibres et munitions afin d’accroître la portée et d’améliorer les effets, la précision et la mobilité. Pour cela, Qinetiq a livré un démonstrateur technologique.

La revue stratégique britannique [« Defence in a competitive age« ] n’évoque pas explicitement le remplacement des canons L118. Cependant, elle affirme que « l’automatisation accure et la puissance de l’intelligence artificielle transformeront bon nombre de capacités ».

Plus loin, le document estime que « l’intelligence artificielle [IA] et les capacités autonomes […] seront essentielles à la modernisation » de la défense britannique dans la mesure où elles permettront « d’accélérer la prise de décision et le rythme opérationnel », d’accroître « la portée et de la masse de nos capacités » et de « mettre le personnel hors de danger » en l’exemptant de « dangereuses et ennuyeuses ». Enfin, une telle évolution offrirait des « gains significatifs en termes d’efficacité et d’abordabilité ».

Enfin, il y est affirmé que le Royaume-Uni doit « rester à l’avant garde du débat sur le développement et l’utilisation responsables de l’IA », afin de « façonner les normes et standards juridiques, éthiques et réglementaires internationaux ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]