Mission inédite pour le groupe aérien du porte-avions Charles de Gaulle
Depuis que le porte-avions Charles de Gaulle prend part à l’opération Chammal [nom de la participation française à la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis], son groupe aérien [Gaé] conduit des missions au Levant depuis la Méditerranée orientale ou le golfe Persique.
Encore, le mois dernier, et alors que le groupe aéronaval [GAN] français venait de prendre les rênes de la « Task Force 50 » de l’US Navy, les avions du Charles de Gaulle ont assuré 90 sorties au profit de la coalition internationale [opération Inherent Resolve], dont 66 missions de reconnaissance et d’appui effectuées par les Rafale Marine, les 24 autres ayant été réalisées par les deux E-2C Hawkeye du bord.
Une autre participation aux opérations menées au Levant est prévue quand le GAN sera de retour en Méditerranée orientale, aux côtés du porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth et de son escorte. Mais avant de franchir le Canal de Suez, le Charles de Gaulle a été sollicité par l’état-major d’Inherent Resolve pour envoyer une patrouille de Rafale M et un E-2C Hawkeye en mission au Levant. Jamais un tel de cas de figure ne s’était posé.
« Du porte-avions Charles de Gaulle au GAé, en passant par l’état-major du GAN, toute une chaîne opérationnelle s’est mise en action pour anticiper chaque phase et se coordonner étroitement avec la Coalition », explique un contrôleur des opérations aériennes [COA].
« Sur le théâtre, l’E2-C Hawkeye et deux Rafale Marine ont évolué dans des zones connues, pour une mission d’appui aérien aux forces au sol engagées contre Daesh », relate la Marine nationale.
Cette mission, au profil inédit, n’a pas posé de problème particulier, en raison de l’expérience accumulée par le GAN.
« Toute mission dont le cadre d’Inherent Resove suit une même ligne directrive : nos procédés sont éprouvés et s’appliquent quel que soit le point de départ » et l’expérience acquise au Levant a permis de »
préparer cette mission sans difficulté, de la même manière que des vols opérés depuis le Golfe ou la Méditerranée orientale », souligne le contrôleur des opérations aériennes.
Pour rejoindre la zone des opérations, deux voies étaient possibles : la première, plus directe, passait par l’Arabie Saoudite tandis que la seconde supposait de survoler la Jordanie, pour atteindre ensuite l’est de la Syrie et/ou le nord de l’Irak.
Pour rappel, le dispostif aérien de l’opération Chammal repose sur la base aérienne 104 d’al-Dhafra, aux Émirats arabes unis, ainsi que sur la base aérienne projetée [BAP] H5 en Jordanie. Les Rafale que cette dernière met en oeuvre étaient-il déjà sollicités pour que la coalition international s’adresse au porte-avions Charles de Gaulle?
Quoi qu’il en soit, le commandant du groupe aéronaval le contre-amiral Aussedat, n’a pas manqué de souligner que « la mise en œuvre de nos aéronefs depuis la mer Rouge, au profit de l’opération Chammal, illustre la liberté d’action du GAN, et ce, où que l’on se trouve. » Et d’insister : « C’est l’essence du GAN d’être flexible, capable de s’adapter en un délai très contraint. Pendant notre transit en mer Rouge, nous avons fait évoluer notre posture pour répondre à un besoin opérationnel exprimé par la Coalition, avant de reprendre notre route une fois l’objectif atteint. »