L’italien Fincantieri a livré une frégate multimissions à l’Égypte

En Italie, la vente d’équipements militaires à l’Égypte est une question sensible, à cause de l’affaire « Giulo Regeni », cet étudiant italien enlevé au Caire, puis assassiné après avoir été torturé. Depuis, les autorités transalpines cherchent – vainement – à établir les circonstances de la disparition de cet universitaire. Ce qui donne lieu à des tensions avec leurs homologues égyptiennes.

Et cela a encore été le cas le 30 décembre, quand la justice égyptienne a dédouané cinq policiers impliqués dans ce dossier, estimant qu’il n’y avait « pas lieu d’engager une action [devant une cour criminelle] pour le meurtre de Giulio Regeni, car l’auteur est inconnu. » Le gouvernement italien a immédiatement réagi en qualifiant « d’inacceptables » les « déclarations du parquet général égyptien ».

Quoi qu’il en soit, le lendemain, l’état-major égyptien a indiqué que la première des deux frégates multimissions [FREMM] qu’il avait commandées auprès de l’Italie venait de lui être livrée. Le navire, désormais appelé « Al Galala », est désomais affecté à la base navale d’Alexandrie.

Dans le détail, cette FREMM a été réceptionnée par la marine égyptienne le 23 décembre. Puis elle a quitté le chantier naval de Fincantieri de La Spezia deux jours plus tard. Et elle est arrivée à Alexandrie le jour même où le parquet général égyptien rendait sa décision concernant l’affaire « Regeni ».

La vente de ces deux FREMM, construites par Fincantieri, a fait l’objet d’une communication minimale, tant de la part de Rome que du Caire. La signature de la commande n’a été révélée qu’en octobre dernier, alors que le contrat avait été notifié au cours de l’été 2020 pour un montant de 1,2 milliard d’euros. Et encore, peu de détails ont été donnés au sujet de l’équipement et de l’armement de ces frégates.

En outre, et au-delà de l’affaire « Regeni », cette vente à l’Égypte n’allait pas de soi… D’abord parce que les intérêts stratégiques de Rome et du Caire ne coïncident pas toujours. Ensuite parce que la Marina Militare attendait de pied ferme ces deux navires, qu’elle comptait appeler « Spartaco Schergat » et « Emilio Bianchi », pour porter à dix le nombre de FREMM en service.

Qui plus est, la marine italienne avait déjà engagé des frais pour armer la FREMM « Spartaco Schergat », qui effectuait ses essais en mer quand le contrat égyptien a été signé. Cependant, elle a obtenu l’assurance que Fincantieri construira deux autres frégates pour remplacer celles destinées à l’Égypte et qu’il prendra à sa charge les frais de maintenance ainsi que le prolongement de la durée de service de trois frégates de la classe Maestrale.

Pour rappel, la marine égyptienne disposait déjà d’une FREMM, mais de conception française. Ce navire, appelé « Tahya Misr » a été aquis en 2015, dans les mêmes conditions que les deux FREMM italiennes, lesquelles sont plus imposantes, avec des capteurs et des armements différents.

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