Syrie : Une base militaire russe visée par un attentat revendiqué par un groupe proche d’al-Qaïda

Fort de plus d’un millier de combattants et affilié à al-Qaïda, le groupe Hurras al-Din [« les Gardiens de la religion »] est surtout actif dans les provinces de Lattaquié, de Hama et d’Idleb, où il coordonne ses actions avec plusieurs autres formations jihadistes, dont Hayat Tahrir al-Sham [HTS], le Mouvement islamique du Turkestan oriental ou encore Ajnad al-Kavkaz [« les soldats du Caucase »].

Jusqu’à présent, Hurras al-Din ne s’était pas aventuré dans la province de Raqqa, qui est actuellement sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes [constituées essentiellement par des milices kurdes], après avoir été sous celui de l’État islamique [EI ou Daesh]. Or, le 1er janvier, ce groupe y a revendiqué un attentat à la voiture piégée, contre une base militaire russe, installée dans la régionde Tal al-Saman.

Selon les détails donnés par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], deux hommes ont garé un pick-up chargé d’explosifs à proximité de la base, avant de prendre la fuite. L’attentat aurait fait plusieurs blessés. Pour le moment, le ministère russe de la Défense n’a pas communiqué sur cet attentat.

D’après l’OSDH, qui a évoqué « plusieurs blessés », ce serait la « première attaque [au véhicule piégé] contre une base russe dans le nord-est de la Syrie ». Cette dernière a récemment accueilli des renforts de la police militaire russe, déployés dans le secteur d’Aïn Issa [province de Raqqa] pour s’interposer entre les FDS et des groupes rebelles syriens pro-turcs.

Le groupe Hurras al-Din a plusieurs été visé par les forces américaines [et la CIA] au cours de ces derniers mois. Ainsi, en août 2020, l’un de ses cadres, Abou Yahya al-Uzbaki, a été tué par un missile AGM-114R9X [appelé « Ginsu volant » et ayant la particularité de s’abattre comme une enclume tout en déployant six lames tranchantes repliées dans sa coiffe], tiré par un drone MQ-9 Reaper. Un mois plus tard, un autre de ses responsables, Sayyaf al-Tunsi, a connu le même sort. Un an plus tôt, le Pentagone avait confirmé une frappe contre « l’état-major » de cette organisation terroriste, également désignée « al-Qaïda en Syrie » [AQ-S].

« Malgré l’élimination de certains de ses hauts dirigeants, Hurras al-Din conserve son rôle d’affilié privilégié d’al-Qaïda en Syrie » et le « groupe reste déterminé à préparer des attaques à l’extérieur, même s’il s’emploie actuellement à viser les forces syriennes », relevait un rapport des Nations unies, publié l’été dernier.

Par ailleurs, cet attentat revendiqué par Hurras al-Din est survenu trois jours après qu’un blindé des forces russes a été frappé par un missile anti-char tiré depuis un secteur contrôlé par des rebelles pro-turc. Trois militaires russes ont été blessés.

Selon Moscou, cette attaque a eu lieu alors qu’une patrouille russe surveillait le démantèlement d’un des postes d’observation établi par les forces turques dans la province d’Idleb. Plus tôt, l’aviation russe avait effectué des frappes aériennes dans la région de Jabal al-Akrad [province de Lattaquié], contrôlée par le Parti islamiste du Turkestan.

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