Grèce : Une commande de 18 Rafale pour 2,5 milliards d’euros pourrait être signée d’ici la fin de l’année

Le 7 décembre, via Twitter, la ministre des Armées, Florence Parly, a évoqué l’entretien téléphonique qu’elle venait d’avoir avec Antti Kaikkonen, son homologue finlandais.

« Volonté renouvelée d’avancer ensemble vers une Europe de la Défense plus forte. Aujourd’hui, les projets communs ne manquent pas, et la Finlande est un des membres les plus actifs de l’initiative européenne d’intervention. Si [elle] devait faire le choix du Rafale pour le remplacement de ses F18, ce serait encore une nouvelle étape franchie dans le renforcement de ce lien stratégique fort qui nous unit », a-t-elle écrit, en faisant allusion au programme HX, qui prévoit l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat pour la force aérienne finlandaise.

Mais attendant le résultat de l’appel d’offres finlandais, il reste à concrétiser l’achat par la Grèce de 18 Rafale, dont 12 doivent être prélevés sur la dotation de l’armée de l’Air & de l’Espace. Selon le quotidien grec I Kathimeriní, la signature du contrat est imminente. Et elle aurait été évoquée lors d’une échange téléphonique entre Mme Parly et Nikos Panagiotopoulos, le 8 décembre. Et d’indiquer que la « volonté exprimée par les des deux parties est que l’accord soit signé avant la nouvelle année. »

Le Parlement grec doit se prononcer sur l’acquision des Rafale le 17 décembre. Et ce n’est donc qu’après que le contrat pourra être signé, a priori lors d’une visite de Mme Parly à Athènes, les 19 et 20 décembre. Cet agenda « est bien entendu sujet à d’éventuels changements en raison de la pandémie », souligne cependant I Kathimeriní. Mais il devrait être aussi lié à celui du président Macron qui, traditionnellement, partage un repas de Noël au sein des forces françaises déployées sur un théâtre d’opérations extérieur.

Quoi qu’il en soit, le montant contrat qui doit être signé est estimé à 2,5 milliards d’euros. Cette somme comprend 12 Rafale d’occasion et 6 autres neufs, ainsi que des missiles Meteor, SCALP et Exocet. Le premier appareil serait livré à la force aérienne grecque en mai prochain, au plus tard. D’ailleurs, l’état-major de cette dernière est « dans une course contre la montre pour sélectionner les quatre premiers pilotes qui se rendront au début de l’année prochaine en France » pour entamer leur formation, explique le journal grec.

Il est prévu que les Rafale soient basés à Tanagra, maison-mère de la 114e escadre de chasse de la force aérienne grecque, laquelle a l’habitude de mettre en oeuvre des avions de combat de facture française puisqu’elle a utilisé des Mirage F1 et qu’elle est actuellement équipée de Mirage 2000.

Par ailleurs, et outre le dossier des Rafale, Athènes a également exprimé l’intention de se procurer entre 18 et 24 avions F-35A auprès des États-Unis. Le constructeur de ces appareils, Lockheed-Martin, paraît bien placé pour vendre à la marine grecque quatre frégates de type MMSC [multi-mission surface combatants], c’est à dire des navires dérivés de la classe Freedom qui, développée dans le cadre du programme « Littoral Combat Ship » [LCS], n’a pas pourtant bonne presse outre-Atlantique… Et cela alors que Naval Group a proposé deux frégates de défense et d’intervention de type Belh@ra.

Pour autant, la messe n’est pas encore dite. D’après I Kathimeriní, Paris maintient son offre, d’autant plus que, selon le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Pierre Vandier, les FDI devrait avoir la capacité de lancer des missiles de croisière, comme le souhaitait Athènes.

Photo : © armée de l’Air & de l’Espace

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