Le sénat américain rejette deux résolutions visant à bloquer la vente de F-35 et de drones aux Émirats

En novembre, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains via le dispositif des Foreign Military Sales [FMS], a publié trois avis favorables à la vente aux Émirats arabes unis de 50 avions de combat F-35A et 18 drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B et 800 missiles air-air AIM-120C AMRAMM. Le tout pour un montant total estimé à 23,4 milliards de dollars.

En effet, depuis qu’ils ont normalisé leurs relations diplomatiques avec Israël, les Émirats arabes unis peuvent désormais équiper leurs forces armées avec des équipements qui l’administration américaine avait jusqu’à présent toujours refusé de vendre.

S’agissant des F-35, la raison avancée était que Washington devait respecter son engagement à maintenir de maintenir la supériorité militaire d’Israël au Moyen-Orient dans le cadre du « Qualitative Military Edge » [QME]. Qui plus est, le gouvernement israélien a levé son veto à une telle vente.

Quant aux drones MALE, une interprétation stricte Régime de contrôle de la technologie des missiles [RCTM] limitait leurs perspectives d’exportation. Aussi, à l’initiative du président Trump, ces restrictions ont été assouplies, notamment afin de pas laisser le champ libre à la Chine.

Cependant, plusieurs élus du Congrès, essentiellement démocrates, ont fait part de leur opposition à ces contrats. Et ils ont donc soumis au vote deux résolutions visant à les empêcher. Selon eux, de telles ventes pourraient donner un accès aux technologies du F-35 et du MQ-9B à la Chine et à la Russie en raison de leurs liens avec les Émirats arabes unis.

Un autre argument a insisté sur le fait qu’Abu Dhabi a utilisé des armes de facture américaine au Yémen… et a en même envoyé en Libye, alors que cela avait été interdit par l’administration Trump. Enfin, certains, comme le sénateur Robert Menendez, ont fait valoir qu’envisager une « vente massive d’armes à un pays situé dans une région instable avec de multiples conflits en cours était carrément irresponsable. »

Mais ces arguments n’ont pas convaincu, le Sénat étant encore à la main du président Trump. Ainsi, la résolution concernant la vente de F-35A a été repoussée par 49 voix contre 47, et celle sur les drones par 50 voix contre 46.

Auparavant, la Maison Blanche avait averti que M. Trump userait de son droit de veto si ces deux résolutions venaient à être adoptée, soulignant que la vente de ces équipements militaires devaient permettre aux Émirats de contribuer à la « dissuasion face au comportement de plus en plus agressif de l’Iran et aux menaces qui ont suivi l’accord de paix », avec Israël.

En cas de veto, il aurait alors fallu, pour passer outre, une majorité qualifiée de deux tiers tant au Sénat qu’à la Chambre des représentants. Ce qui n’aurait probablement été possible.

Dans ces avis, la DSCA avait admis que les ventes de MQ-9B et de F-35A aux Émirats modifieraient « l’équilibre militaire dans la région du golfe Persique » tout en soutenant « la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’un partenaire régional important » ainsi que « avec les forces américaines. »

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