Le sous-marin nucléaire d’attaque « Perle » a quitté Toulon pour être réparé à Cherboug

Le 22 octobre, la ministre des Armées, Florence Pary, a annoncé que le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] « Perle », dont la proue avait été gravement endommagée par un incendie s’étant déclaré alors qu’il se trouvait en Indisponibilité périodique pour entretien et réparation [IPER], allait être réparé. Il s’agissait alors de la moins mauvaise des solutions, la prolongation de l’un des quatre SNA de la classe Rubis restants et un nouvel entretien majeur de l’Emeraude ayant été envisagés.

« Dans la décision de la ministre, le besoin opérationnel a été parfaitement pris en compte afin de maintenir cinq SNA en ligne, tout au long de la décennie, nombre minimal nécessaire pour tenir le contrat opérationnel tant qu’il n’y a pas d’entretien majeur à conduire », a expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire.

Et d’insister : « Pour assurer un soutien permanent à la force océanique stratégique en Atlantique, être en permanence en mesure de répondre aux sollicitations en Méditerranée » et « employer un sous-marin pour d’autres opérations », la seule solution pour ne pas baisser la garde passait donc par la réparation » du SNA Perle.

L’opération que doit subir ce sous-marin consiste à lui retirer la partie endommagée pour la remplacer par la proue du SNA Saphir, alors en attente d’être démantelé après son retrait du service, en 2019. Comme ce dernier se trouve à Cherbourg, il faut donc y transférer La Perle depuis Toulon. En outre, seul le chantier naval cherbourgeois dispose des infrastructures nécessaire pour réaliser ce chantier.

Pour cela, le ministère des Armées a sollicité les services de l’entreprise néerlandaise Rolldock, qui dispose de quatre navires semi-submersibles. Et ce transfert, décrit comme étant une « opération d’envergure » par la Marine nationale, a donc commencé ce 10 décembre, le SNA Perle ayant été pris en charge par le RollDock Storm.

L’embarquement du SNA Perle à bord du RollDock Storm et son départ vers Cherbourg « marquent symboliquement le début de [sa] reconquête », souligne l’ingénieur général Guillaume de Garidel, directeur central du service de soutien de la flotte [SSF].

« Après réparation, le sous-marin aura retrouvé son potentiel technique et sera parfaitement opérationnel jusqu’à la date prévue de son retrait du service actif, les SNA de type Rubis étant progressivement remplacés par les SNA de type Suffren, tout en maintenant le format de la flotte des SNA à six sous-marins », rappelle-t-il.

Pour le ministère des Armées, le chantier consistant à découper, raccorder à souder la proue du Saphir au SNA Perle, « bien qu’exceptionnel, est une opération industrielle maîtrisée » qui « sera réalisée en respectant l’intégralité des conditions nécessaires à la sécurité et à la capacité opérationnelle du sous-marin. »

Cela étant, le calendrier de cette opération sera très serré étant donné que le SNA Duguay-Trouin, second sous-marin de la classe Barracuda, aura besoin du dispositif de mise à l’eau de Cherbourg durant l’été 2021. Ce qui fait que l’industriel chargé du chantier, à savoir Naval Group, n’aura que six mois pour assurer la soudure de l’arrière du SNA Perle avec la proue du SNA Saphir.

Ensuite, quand le SNA perle pourra reprendre son IPER à Toulon, il occupera un bassin dans la rénovation est prévue dans le cadre de la modernisation des infrastructures nucléaires de la base navale.

Photo : Marine nationale

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