Covid-19 : Le sous-groupement tactique embarqué du PHA Mistral renforce la Légion étrangère à Mayotte
Alors que le porte-hélicoptère amphibie [PHA] Dixmude a mis le cap vers la région Antilles-Guyane avec, à son bord deux équipes de désinfection du 2e Régiment de Dragons, quatre appareils [dont deux Puma de l’Aviation légère de l’armée de Terre, 1 Écureuil de la Gendarmerie et un EC-145 de la Sécurité civile] ainsi que 170.000 masques FFP2, plus d’un million de masques chirurgicaux et plusieurs hectolitres de gel hydro-alcoolique, le PHA Mistral est arrivé à Mayotte, où l’on redoute de voir l’épidémie de Covid-19 s’ajouter à celle Dengue.
Le PHA Mistral avait appareillé de Toulon le 26 février dernier, avec la frégate légère furtive Guépratte, dans le cadre de la mission Jeanne d’Arc, qui vise à faire effectuer aux jeunes officiers de marine leur stage d’application. Initialement, le navire devait se rendre dans la région Indo-Pacifique et prendre part à l’exercice amphibie « Croix du Sud ».
Mais, en raison de son engagement dans l’opération Résilience, lancée par le président Macron un mois après son départ de Toulon, le PHA Mistral a dû revoir le calendrier de sa mission. Après avoir été brièvement engagé au sein la Force opérationnelle combinée 150 [Combined Task Force 150 ou CTF-150], qui lutte contre les trafics dans l’océan Indien, le bâtiment a donc mis le cap vers Mayotte.
Sans tarder, le sous-groupement tactique [SGTE] de l’armée de Terre qui avait pris place à bord du PHA Mistral a débarqué sur l’île, grâce au radier de 885 m² du navire et sa batellerie [un Engin de débarquement amphibie rapide – EDAR – et deux chalands de type CTM, ndlr].
Pour rappel, le SGTE est armée par des marsouins du 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], du Régiment d’Infanterie Chars de Marine [RICM] et de sapeurs de Marine du 6e Régiment du Génie [RG]. À Mayotte, sa mission sera d’y renforcer le Détachement de la Légion étrangère [DLEM].
« Dans les prochains jours, cette force autonome en moyens de transport, de communications et d’armement sera en mesure d’appuyer le DLEM dans le cadre de l’opération Résilience », assure le ministère des Armées.
Quant au PHA Mistral, il doit rejoindre faire la navette avec La Réunion pour y charger plusieurs tonnes de fret. Son retour à Mayotte est prévu pour la mi-avril. Bien qu’il soit en mesure de mettre en oeuvre un hôpital de rôle 3 équivalent à celui d’une ville de 20.000 habitants, le navire n’a pas pu être équipé pour prendre en charge des patients en réanimation atteints de Covid-19.
La semaine passée, le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain » a appareillé de la Réunion afin de rejoindre Mayotte avec, à son bord, une citerne d’oxygène liquide d’une capacité d’environ 20.000 litres, 1.000 litres d’alcool pur pour fabriquer du gel hydroalcoolique et des équipements de protection.
« Cette livraison essentielle pour les acteurs de la santé aura lieu dans le cadre d’une tournée de ravitaillement des îles [TRDI] afin d’assurer une livraison rapide. Le Champlain assure en effet habituellement le transport de fret au profit des collectivités territoriales françaises. Le bâtiment renforcera ensuite les stocks de denrées des détachements français présents sur les îles Eparses », a expliqué le ministère des Armées.
Photo : États-major des armées