Qui étaient les trois militaires du 19e Régiment du Génie tués accidentellement en Guyane?
Lors d’une opération « Wilau » visant à détruire des sites d’orpaillage clandestin dans une zone isolée située à 150 km au sud de Saint Laurent du Maroni [Guyane], trois sapeurs du 19e Régiment du Génie ont accidentellement trouvé la mort alors qu’ils plaçaient les charges au fond d’une galerie. Selon les premières constatations, ils ont été « victimes d’émanations toxiques », selon l’État-major des Armées [EMA]. Cinq de leurs camarades ont par ailleurs été évacués vers l’hôpital de Cayenne. L’un d’eux est encore dans un état grave.
L’armée de Terre a communiqué l’identité et le parcours de ces trois sapeurs d’une section FOS [Fouille opérationnelle spécialisée] morts en service commandé.
Né le 16 mai 1992 à Toulon, le sergent-chef Edgar Roellinger est admis à l’École nationale des sous-officiers d’active [ENSOA] de Saint-Maxent alors qu’il n’avait pas encore vingt ans. Nommé sergent le 1er février 2012, il est ensuite affecté au 19e RG en tant que chef de groupe génie combat.
Puis, il est envoyé au Mali, au titre de l’opération Barkhane, comme « chef de groupe de déminage ». Là, le jeune sous-officier s’y distingue par « son comportement exemplaire, son sang-froid et son courage dans un contexte sécuritaire particulièrement dégradé ». Ce qui lui vaudra une citation à l’ordre de la brigade portant attribution de la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile de bronze.
Travaillant à obtenir les qualifications de spécialiste en déminage, Edgar Roellinger est envoyé, en 2016, à Djibouti pour une mission de courte durée, avant d’être affecté auprès d’un détachement d’instruction opérationnelle en Ouganda. « Il remplit brillamment la fonction de chef d’atelier contre IED, démontrant des qualités techniques exceptionnelles », souligne sa hiérarchie. À son retour, il occupe la fonction d’adjoint chef de groupe en section « Fouille Opérationnelle Spécialisée » et réussit tous ses stages de spécialisation en obtenant des « résultats élogieux ».
« Possédant de solides compétences, attentif à ses hommes et d’un commandement sûr, il est un militaire hors pair qui partage ses savoir-faire au sein de sa section afin d’en optimiser l’emploi », assure l’armée de Terre. Ce sous-officier de « grande valeur et meneur d’hommes averti » était notamment titualaire de la croix du combattant, de la médaille d’outre-ler avec agrafe « Sahel », de la la médaille de la défense nationale échelon argent et de la médaille de la reconnaissance de la nation. Il était célibataire.
Militaire expérimenté, le caporal-chef de 1re classe Cédric Guyot, né en novembre 1987 à Marseille, avait rejoint le 19e RG en février 2006. Après une première opération extérieure au Kosovo, en septembre 2008, ce sapeur-mineur est promu caporal trois ans après son incorportation. « Il démontre qu’il est un chef d’équipe dynamique et motivé, notamment à l’instruction où il fait preuve d’excellentes qualités pédagogiques », assure sa hiérarchie.
Le caporal Guyot enchaîne les opérations extérieures. D’abord au Liban, entre 2010 et 2011, puis en Afghanistan, où il est obtient ses galons de caporal-chef. Opérateur VAB, il s’y distingue « particulièrement par ses qualités de pilote exceptionnelles, lui permettant de manœuvrer son véhicule et de s’extraire d’une zone battue par les feux ennemis lors d’une embuscade », raconte l’armée de Terre. Cette action lui vaut une citation à l’ordre du régiment comportant l’attribution de la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile de bronze.
Après avoir obtenu son certificat de qualification technique supérieur combat du génie, le caporal-chef Guyot est envoyé au Tchad dass le cadre de l’opération Épervier, avant d’être envoyé en mission de courte durée à La Réunion, en qualité d’adjoint au chef de group PROTERRE. En 2016, à l’issue d’une misssion à Djibouti, il se spécialise dans le domaine des fouilles opérationnelles spécialisées, avant de partir à nouveau au Liban dans le cadre de l’opération Daman. « Équipier FOS de grande valeur et techniquement très compétent, il est un atout majeur pour sa section », souligne sa hiérarchie, qui loue un « militaire du rang exemplaire ».
Marié, le caporal-chef Cédric Guyot était titulaire de la croix du combattant, de la médaille outre-mer avec agrafes « Liban » et « Sahel », de la médaille de la défense nationale échelon or, de la médaille de la reconnaissance de la nation et de la médaille commémorative française avec agrafes « ex-Yougoslavie ».
Le caporal de 1re classe Mickaël Vandeville était aussi un militaire de rang expérimenté et de grande valeur. Né en décembre 1988 à Villiers-le-Bel, il s’engage au sein du 19e RG en juin 2008, en qualité de conducteur de véhicule lourd du génie. Sans tarder, il effectue un premier séjour en Guyane dans le cadre de l’opération Harpie. Puis il est ensuite envoyé en mission en Nouvelle-Calédonie en tant que conducteur de pelle hydraulique.
Faisant toujours preuve d’un comportement exemplaire, dixit sa hiérarchie, et après avoir été promu caporal, il est envoyé en Afghanistan en tant que radio du sous-officier adjoint. « Son action déterminante au cours de ce mandat est soulignée par une citation à l’ordre de la brigade comportant l’attribution de la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile de bronze », précise l’armée de Terre.
Promu caporal-chef en août 2012, il est de nouveau envoyé en Guyane en qualité de chef d’équipe. « Tout au long de cette mission, il démontre sa grande polyvalence en occupant en parallèle les fonctions de conducteur d’engin ». Après les rigueurs du climat équatorial, Mickaël Vandeville prend part à l’opération Serval, au Mali, comme chef d’équipe au déploiement.
« Enginiste confirmé, il permet grâce à son investissement remarquable et sa rigueur exemplaire de remplir toutes les missions confiées avec succès », précise sa hiérarchie.
En 2016, et après plusieurs missions en Nouvelle-Calédonie et à Djibouti, le caporal-chef Vandeville rejoint la section FOS, où il occupe le poste d’équipier. « Passionné par son domaine, il s’investit dans tous les stages de spécialisation dans lesquels il obtient à chaque fois d’excellents résultats », relève l’armée de Terre.
Célibataire, le caporal-chef Vandeville était titulaire de la croix du combattant, de la médaille d’outre-mer agrafe « Sahel », de la médaille de la Défense nationale échelon argent, de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan » et de la médaille de la protection militaire du territoire avec agrafes « Harpie » et « Sentinelle ».