Iran : Les Gardiens de la révolution disent avoir arraisonné un pétrolier étranger

Le 16 juillet, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, a indiqué que les forces navales iraniennes avaient porté assistance à un pétrolier étranger en détresse.

« Selon les lois internationales […] les forces iraniennes se sont rapprochées » du navire « et, à l’aide d’un remorqueur, l’ont amené dans les eaux iraniennes pour y mener les réparations nécessaires », a expliqué le responsable iranien, avant de promettre de livrer des détails supplémentaires ultérieurement.

Tout laisse à penser que le pétrolier en question est le MT Riah, battant pavillon panaméen.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, habitué à franchir le détroit d’Ormuz en faisant la navette entre les côtes est et ouest des Émirats arabes unis, ce navire n’a subitement plus communiqué sa position via son système d’identification automatique [AIS – Automatic Identification System] alors qu’il naviguait au large de l’île iranienne de Qeshm. Détail troublant : selon un responsable émirati, il n’aurait jamais émis le moindre signal de détresse.

Les détails promis par M. Moussavi ont finalement été donnés par le Corps des gardiens de la révolution iraniens [IRCG]. Dans un communiqué diffusé ce 18 juillet, l’organisation paramilitaire a en effet annoncé détenir un « pétrolier étranger » qui se livrait à de la « contrebande de carburant » dans le golfe arabo-persique [GAP].

« Ce bateau d’une capacité de 2 millions de barils et avec 12 membres d’équipage à bord avait mis le cap pour livrer du carburant de contrebande [chargé à partir] de bateaux iraniens lorsqu’il a été intercepté par la force navale des Gardiens de la Révolution », a expliqué SepahNews, le site officiel de l’IRCG. Et de préciser que le pétrolier a été arraisonné au sud de l’île [iranienne] de Lark, le 14 juillet.

Or, cela correspond au moment où le MT Riah, qui par ailleurs une capacité de 2 millions de barils, n’a plus communiqué sa position. En outre, l’île de Qeshm est située à seulement six nautiques de celle de Lark.

L’annonce faite par l’IRCG coïncide avec la visite à Riyad du général Kenneth McKenzie, le chef de l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Ce dernier a ainsi évoqué la sécurité maritime dans le détroit d’Ormuz, par où transite un tiers du trafic pétrolier mondial.

« Nous discutons actuellement avec la communauté internationale de l’importance de la liberté de la navigation au Moyen-Orient », a confié l’officier américain à cette occasion. « Nous allons travailler très énergiquement avec nos partenaires […] pour permettre le libre passage du pétrole et d’autres produits […] dans la région », a-t-il assuré.

Les États-Unis cherchent en effet à mettre sur pied une coalition internationale afin d’assurer la liberté de navigation dans le détroit d’Ormuz et dans celui, tout aussi stratégique, de Bab el-Mandeb, qui sépare la mer Rouge de l’océan Indien.

« Nous allons tenter avec cette coalition […] de fournir une escorte militaire navale aux navires commerciaux », avait expliqué le général Mark Milley, lors d’une audition devant le comité sénatorial des Forces armées, en vu de sa nomination au poste de chef d’état-major interarmées américain.

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