Les États-Unis demandent 1,2 milliard de dollars à Séoul pour financer le maintien de leurs troupes en Corée du Sud

La présence des 28.500 militaires américains en Corée du Sud fait l’objet d’un financement pris en charge en partie par Séoul. En 2014, cette participation annuelle sud-coréenne fut fixée à 859 millions de dollars [soit 960 milliards de won], dans le cadre d’un accord devant durer cinq ans [appelé « Accord des mesures spéciales »]

Comme ce dernier arrive à échéance en avril prochain, des négociations ont été entamées l’an passé. Et, au bout de dix cycles de réunions, aucun nouvel accord sur le partage du « fardeau » financier – un thème cher au président américain, Donald Trump – n’a pu être trouvé. Il faut dire que Washington a salé la note en demandant un effort supplémentaire de 41% à Séoul.

Ainsi, selon une source diplomatique citée par l’agence Yonhap, les États-Unis ont demandé « à la Corée du Sud par la voie diplomatique de payer jusqu’à hauteur de 1,2 milliard de dollars. » Ce qui a été confirmé par le député sud-coréen Hong Jun-pyo, lequel a qualifié l’exigence américaine de « soudaine et d’inacceptable. »

Sans avancer de chiffres, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha, a précisé, lors d’une réunion avec des députés, le 21 janvier, que « la partie américaine a soudainement fait une proposition à la dernière minute qu’il est difficile pour nous d’accepter. » Et de préciser qu’il y avait un « grand écart » entre ce que demande la partie américaine et la somme que Séoul peut mettre sur la table.

En effet, pour le gouvernement sud-coréen, il est hors de question de d’aller au-delà du milliard de dollars. Côté américain, l’on fait valoir qu’il n’est pas possible de demander moins… car cette exigence vient d’une « directive » édictée « au plus haut niveau ».

« Nous travaillerons pour parvenir à un accord raisonnable, abordable et pouvant être expliqué à l’Assemblée nationale et à la population », a cependant assuré M. Kang. Faute de quoi, les 8.000 employés sud-coréens des bases militaires américaines risqueraient de se trouver très prochainement au chômage technique.

Mais la question financière n’est pas le seul point de friction. La durée de l’accord en cours de négociation fait également l’objet d’âpres discussions. La Corée du Sud voudrait qu’il soit valable pendant trois ou cinq ans alors que les États-Unis souhaitent fixer sa validité à une année seulement.

Depuis la rencontre, à Singapour, en juin 2018, de Donald Trump avec le chef du régime nord-coréen, Kim Jong-un,  l’activité du contingent américain en Corée du Sud a été réduite étant donné que le chef de la Maison Blanche a décidé de suspendre les exercices militaires conjoints.

Cela étant, après la démission de James Mattis de ses fonctions de secrétaire à la Défense, M. Trump avait rappelé sa vision des relations entre alliés.

« Nous subventionnons substantiellement les forces militaires de nombreux pays TRÈS riches dans le monde entier, alors que ces pays tirent un avantage total des États-Unis et de nos contribuables sur le commerce. Le général Mattis n’a pas vu cela comme un problème. JE FAIS, et cela est en cours de réparation! », avait-il affirmé, via Twitter, le 24 décembre dernier.

En avril 2017, déjà, M. Trump avait demandé un milliard de dollars à Séoul pour le déploiement du système antimissile THAAD, lequel devait être sous contrôle opérationnel américain.

À l’époque, le ministère sud-coréen de la Défense opposa une fin de non-recevoir, arguant du fait que, conformément aux accords passés avec Washington, les coûts d’installation et d’exploitation du THAAD devaient être exclusivement portés à la charge des États-Unis, le rôle de la Corée du Sud se limitant à fournir les infrastructures.

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