Mer d’Azov : La Russie aurait déployé des missiles anti-navires près du détroit de Kertch
Après la capture « musclée » de trois navires ukrainiens par les gardes-côtes russes en mer d’Azov, Kiev a indiqué que la Russie avait renforcé « drastiquement » sa présence militaire à sa frontière avec l’Ukraine.
« Je ne veux pas que quelqu’un pense que ce sont des jeux d’enfant. L’Ukraine fait face à la menace d’une guerre totale avec la Fédération russe », a en effet déclaré le président ukrainien, Petro Porochenko, lors d’une intervention télévisée, le 27 novembre, soit à la veille de promulguer la loi martiale dans les régions ukrainiennes concernées.
Et selon M. Porochenko, les forces russes auraient augmenté « drastiquement » le nombre de leurs unités le long de la frontière, de même que leur présence navale en mer d’Azov.
Pour le moment, il n’est pas possible de confirmer ou d’infirmer ce type d’affirmation. Toutefois, Moscou a indiqué, via l’agence Interfax, qu’une quatrième batterie du système de défense aérienne S-400 « Triumph » serait prochainement déployée en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en mars 2014.
« Dans un avenir proche, le système de missiles antiaériens se mettra en position de combat pour protéger l’espace aérien de la Fédération de Russie », a déclaré le colonel Vadim Astafiev, porte-parole du district militaire russe du Sud. Cela étant, ce déploiement avait déjà été annoncé en septembre dernier par Ria Novosti. À l’époque, il était question de l’installer près de la ville de Djankoï, située dans le nord de la Crimée.
Dotée de 48 missiles, une batterie S-400 « Triumph » [code Otan : SA-21 Growler] peut poursuivre jusqu’à 80 cibles et interdire toute approche d’un aéronef évoluant dans un rayon de 400 km.
Si le déploiement de cette nouvelle batterie S-400 en Crimée était déjà dans les tuyaux avant le grave incident naval du 25 novembre, ce n’était pas le cas de celui du système de défense côtière « 3K60 Bal ».
En effet, selon l’édition anglaise de Russia Today, de tels systèmes seraient en train d’être déployés aux abords du détroit de Kertch [voie d’accès à la mer d’Azov depuis la mer Noire, ndlr] en raison de « l’aggravation de la situation » depuis l’arraisonnement des deux vedettes et du remorqueur ukrainiens.
Le système 3K60 Bal se compose normalement de deux véhicules de commandement, de quatre véhiciles de lancement et de quatre véhicules de regargement. Selon le site Red Samovar, « la composition la plus classique au sein de la Marine Russe est d’un (parfois deux) véhicule(s) de commandement accompagné(s) de deux véhicules de lancement et deux véhicules de rechargement. » Une batteire peut-être opérationnelle seulement 10 minutes après avoir été installée sur sa position.
Aux dires des médias russes, le 3K60 « Bal », qui repose sur le missile antinavire Kh-35, serait en mesure de détruire un bateau de 5.000 tonnes naviguant à 120 km de distance. Il peut tirer « 8 missiles sur des cibles différentes en 24 secondes. » Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques.
Avec les déploiement des systèmes 3K60 Bal et S-400, la Russie rappelle qu’a les moyens d’imposer un blocus économique et militaire des ports ukrainiens de la mer d’Azov, dont celui de Marioupol. Et qu’elle peut disposer, aussi, d’une liberté totale d’action dans cette partie du monde…