Les Pays-Bas vont retirer leurs quatre avions F-16 de la coalition anti-État islamique
Dans le cadre de leur participation à la coalition anti-jihadite dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique en Irak et en Syrie, la Belgique et les Pays-Bas unirent leurs efforts en adoptant un système de rotation appelé « flip-flop », c’est à dire qu’ils convinrent d’engager des chasseurs-bombardiers F-16 à tour de rôle.
Cette idée, adoptée en 2015, devait permettre ainsi un meilleur partage des coûts tout en laisser le temps à la force aérienne néerlandaise (KLu) de se préparer à l’arrivée de ses F-35A et de se réapproprier des savoir-faire pour des missions autres que celles consistant à effectuer des frappes aériennes.
Seulement, les Pays-Bas passèrent leur tour en 2017, obligeant ainsi la Belgique à prolonger la présence de ses F-16 en Jordanie jusqu’au 26 décembre de cette année-là.
Actuellement, quatre F-16 de la KLu sont donc engagés au sein de la coalition anti-jihadiste. Mais, en décembre prochain, leur mission prendra fin. Et il n’est pas question qu’ils soient relevés par des appareils belges.
En effet, le 14 septembre, le gouvernement néerlandais a annoncé sa décision « de ne pas prolonger le déploiement des F-16, qui expire le 31 décembre 2018, dans la lutte contre le groupe État islamique. »
« La fin de la bataille militaire contre l’EI est en vue », a souligné Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
« En même temps, l’EI en Irak s’est transformée en une organisation clandestine », a constaté le gouvernement néerlandais. Aussi, la mission des forces néerlandaises se concentrera sur le « renforcement de la sécurité » en Irak […] afin que les Irakiens puissent rentrer chez eux en tout sécurité et reprendre le cours de leur vie », a-t-il expliqué. « Cela contribue à une victoire durable sur l’EI », a-t-il fait valoir.
L’engagement néerlandais au sein de la coalition se traduira donc par le déploiement, au « maximum », de 50 militaires à Erbil [nord de l’Irak, avec la mission d’entraîner les forces locales à « sauvegarder la sécurité dans les zones libérées ». En outre, il est question d’affecter « trois à douze » instructeurs auprès des forces spéciales irakiennes à Bagdad et d’une participation à la mission de l’Otan visant à renforcer le « secteur de la sécurit irakien » avec une vingtaines d’experts civils et militaires. Pour rappel, cette mission sera sous commandement canadien.
« Il est important que nous aidions le gouvernement irakien à maintenir sa victoire sur l’État islamique et à soutenir l’Irak dans le processus de reconstruction », a souligné le ministère néerlandais de la Défense.
L’annonce faite par les Pays-Bas survient alors que la coalition anti-jihadiste a confirmé le lancement de la phase 3 de l’opération Roundup, menée au sol par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui réunit des combattants kurdes et arabes. Cette ultime offensive visant à chasser l’EI de ses derniers bastions concerne la localité de Hajine, dans la province de Deir ez-Zor.
Pour la France, et comme l’a expliqué le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées, ce n’est qu’après la chute définitive du califat « physique » autoproclamé par l’EI que « la question du désengagement commencera à se poser. » Et le CEMA d’ajouter : « L’idée n’est pas de fixer une date de manière arbitraire pour initier le désengagement, mais bien de tenir compte de la situation sur le terrain. »