La disponibilité des hélicoptères militaires français peine à s’améliorer

Le plan de modernisation du Maintien en condition opérationnelle [MCO] Aéronautique qui, présenté en décembre 2017 par Florence Parly, la ministre des Armées, vise notamment à mettre en place une « Direction de la Maintenance aéronautique », n’a pas le droit à l’échec.

En effet, l’an passé, les chiffres relatifs à la disponibilité des 13 types d’hélicoptères utilisés par les armées, même s’ils ont été « consolidés » après leur publication, étaient catastrophiques. Et, à trois exceptions près, la situation s’est encore aggravée depuis, d’après les données obtenues par le député François Cornut-Gentille auprès du ministère des Armées.

Pour rappel, un aéronef est dit « disponible » s’il est « apte à moins de 6 heures » à effectuer au moins une mission correspondant « à celles indiquées dans sa fiche de caractéristique militaire, sur tous sites d’emploi. » Par conséquent les données livrées par le ministère des Armées sont des moyennes. Cependant, il faut prendre en considération que les appareils utilisés en opération extérieure sont pratiquement « disponibles » à tout moment.

Trois types d’hélicoptères ont vu leur taux de diponibilité progresser en 2017. Tel est ainsi le cas des Gazelle [32 ans de service] et des 26 Cougar encore en dotation [27 ans de service] : ces appareils affichent respectivement une disponibilité moyenne de 49,20% et de 23,60%. Le Tigre HAP [Appui et Protection, ndlr] a vu son taux de disponibilité passer de 20 à 23%.

Plus généralement, un seul type d’appareil dépasse les 50% de disponibilité : le Dauphin, avec ses 30 ans de service. Seulement 11 sont encore en dotation au sein de la Marine nationale.

Hormis les Gazelle, tous les autres types d’hélicoptères ont connu des taux de disponibilité oscillant entre 18,80% (comme les Lynx) et 40,10% (comme les Fennec).

Les appareils les plus récents, comme les NH-90 NFH [Marine nationale] et TTH [Aviation légère de l’armée de Terre] ont vu leur taux de disponibilité s’effriter entre 2016 et 2017, pour tomber aux alentours des 35%. Même chose pour les Tigre HAD [Appui et Destruction]. Ces hélicoptères, qui sont les plus récents de l’inventaire (2,70 ans en moyenne) présentaient un taux de diponibilité de seulement 34% au 31 décembre 2017 (-3% sur un an).

S’agissant plus particulièrement des NH-90 NFH, cette baisse de la diponibilité n’est pas une surprise. D’autres forces armées en ont fait état, comme en Norvège. « Cet appareil présente des problèmes de maturité technique, de corrosion et de maintenance que l’on n’arrivera pas à résoudre du jour au lendemain », avait par ailleurs expliqué l’amiral Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale.

Âgés de 12 ans en moyenne, les EC-725 Caracal sont dans la même situation que les NH-90 et les Tigre HAD : leur taux de disponibilité est passé de 28,40 à 26,50%. soit moins que pour les 88 Puma/Super Puma encore en service, avec leurs 43 ans d’ancienneté

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